Le Maroc se souviendra longtemps de la cérémonie CAF Awards édition 2024. Les hérauts du Makhzen et leurs supplétifs un peu partout en Afrique ont crié victoire avant que ne soient connus les lauréats des Awards 2024.
Pour les sujets de Sa Majesté, il ne pouvait y avoir qu'un joueur marocain à qui serait décerné le trophée meilleur joueur africain de l'année. Tout a été préparé pour ce sacre par anticipation. Achraf Hakimi a bénéficié d'un tapage médiatique sans précédent. Les organisateurs (marocains) de la cérémonie tenue à Marrakech ont sorti le grand jeu par lequel ils pensaient influencé les votants (les entraîneurs des sélections africaines, les membres de la commission technique de la CAF et des confrères choisis pour participer au vote). Tout ce beau monde a reçu un accueil royal à Marrakech.
Au final, rien ne s'est passé comme le prévoyaient les Marocains. Leur stupidité n'avait d'égale que le mépris qu'ils affichaient à l'égard des Africains. Pour eux, le joueur à qui devait revenir le trophée était Achraf Hakimi, le joueur du Paris Saint-Germain et capitaine de la sélection marocaine aux jeux Olympiques de Paris. Ils le présentaient comme le meilleur latéral droit au monde, alors qu'il est un simple joueur du club parisien avec un palmarès international sans une seule ligue.
Certes, il a enfilé des titres, mais uniquement dans l'Hexagone où le club, propriété du Qatar, gagne des titres locaux sans grande signification. Le Maroc croyait que la CAF allait se laisser impressionnée par le faste de la cérémonie organisée lundi en présence de Gianni Infantino, l'hôte d'honneur et un habitué des séjours au pays du Roi. Tout le scénario préparé par les responsables de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) s'est écroulé comme un château de cartes à l'annonce des résultats. Pendant que les noms des lauréats s'égrenaient à la stupéfaction des Marocains, les dirigeants de la FRMF se regardaient et s'interrogeaient sur ce qui se passait.
Les votants ont choisi le Nigérian Ademola Lookman, joueur de l'Atalanta Bergame, auteur d'un triplé en finale de la Coupe Europa et finaliste de la dernière CAN avec son pays. Les Marocains n'ont pas digéré ce choix. Ils ont juste oublié que contrairement à ce qu'ils clament, la CAF et le football africain ne sont pas à leurs bottes.
Mauvais perdants, comme toujours, ils ont tout de suite lâché leurs boys contre le président Patrice Motsepe et la CAF. Ils sont allés jusqu'à dire que la FRMF a été poignardée par la CAF et ses dignitaires. Un journaliste marocain est allé jusqu'à dire : «Il faut solliciter la présence de journalistes européens qui eux sauront voter juste.»
Un appel du pied à leurs maîtres qu'ils invitent souvent au Maroc aux frais de la princesse, bien sûr. Lundi soir et pour une fois depuis longtemps, les Marocains n'ont pas accusé l'Algérie d'être derrière ce qu'ils pensent être un complot, à savoir la non-consécration d'un joueur marocain. Le Maroc s'est contenté des prix décernés aux joueuses (2) et à la technicienne Lamia Boumehdi qui a contribué au sacre du TP Mazembe en Ligue des champions dames.
Après la cérémonie, les Marocains juraient qu'ils ne les reprendront plus jamais pour organiser les prochains Awards du football africain pendant que d'autres s'interrogeaient sur les relations futures entre la CAF et la FRMF.
A force de vendre du vent aux dirigeants du football africains, les Marocains étaient convaincus qu'ils étaient les Rois du continent. Le réveil a été dur.