Commentaire - AGO-FAF : massacre à la tronçonneuse

09/06/2022 mis à jour: 09:15
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La convocation de l’Assemblée générale ordinaire (AGO) de la Fédération algérienne de football (FAF) pour le 16 juin prochain est un acte qui s’inscrit dans le registre des transgressions des statuts, règlements et des lois nationales (décret exécutif 14-330).

Le document par lequel les membres de l’assemblée générale ont été invités à prendre part à l’AGO de jeudi prochain à Aïn Benian va à l’encontre de ce qu’indiquent les statuts de la Fédération. Il émane du secrétariat général de la FAF. Ce n’est pas normal. Cet organe et celui qui est à sa tête, le secrétaire général de la FAF, ont outrepassé leurs prérogatives. Cela a provoqué une situation contraire aux dispositions statutaires et règlementaires, opposables à tous.

C’est une carence avérée. Il est de la responsabilité du Ministère de la jeunesse et des sports (MJS) de contester cette carence et d’apporter les corrections nécessaires. Le MJS doit agir. Par exemple, il ne peut laisser la situation pourrir en ce qui concerne le Bureau fédéral (BF). Réduit à 5 sur 13 membres, après la cascade de démissions, l’organe n’est plus légal.

La déclaration du secrétaire général de la FAF, Mounir D’bichi, «les membres du bureau fédéral (5) qui n’ont pas démissionné présenteront et défendront le bilan» est un propos hors temps. Il revient au MJS de constater la situation et proposer des solutions.

C’est lui qui a validé et approuvé les statuts de la FAF. Il ne peut laisser personne les transgresser. Cela relève de sa responsabilité exclusive, comme le précise l’article 181 de la loi du 23 juillet 2013. Il lui ait facile de relever, constater qu’un article ou une disposition n’est pas respecté.

Il doit intervenir pour constater la carence et y remédier rapidement. Pourquoi le MJS laisse-t-il faire ? Ce n’est pas l’arsenal statutaire et règlementaire qui fait défaut. L’article 217 de la loi du 23 juillet 2013 (constat des dysfonctionnements) doit être utilisé pour rétablir la situation et se conformer à la légalité.

La question qui brûle les lèvres est la suivante : le MJS a-t-il été saisi par le SG de la FAF ? Qui est en train de décider ? Le secrétaire général de la FAF agit-il seul ou en concertation avec le MJS ? Cette situation risque de déboucher sur l’installation d’un comité de normalisation qui sera piloté par la FIFA avec toutes les conséquences que cela entraînera. Autre chose. Dans l’ordre du jour communiqué aux membres de l’assemblée générale, il y a un point qui a capté l’attention.

C’est celui du «budget prévisionnel pour l’exercice 2022», inscrit en 5e position dans l’ordre du jour. Qui présentera le bilan prévisionnel 2022 ? Le président, le bureau fédéral ? Tous deux n’existent pas. Ce n’est pas sérieux et cela dénote d’une désinvolture qui confine au laisser-aller.

Un bilan prévisionnel doit être présenté par un président élu. La FAF n’aura pas un président élu avant juillet prochain. Alors, messieurs de la FAF, un peu de sérieux ! Que dire alors de la modification de la composante de l’assemblée générale la veille de la tenue de l’AGO ? A quel dessein obéit cette décision ? Il faut arrêter le massacre à la tronçonneuse avant qu’il ne soit trop tard. 

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