Depuis quinze ans, Séoul a multiplié par huit sa production de matériel de défense. Son récent contrat à 15 milliards de dollars avec la Pologne soutient son objectif. Tension extrême. Lundi 26 décembre, l’état-major interarmées sud-coréen a annoncé avoir «détecté un engin aérien sans pilote nord-coréen», puis avoir «riposté immédiatement» avec des tirs d’avertissement et un déploiement d’avions de chasse et d’hélicoptères de combat. Un incident militaire qui s’ajoute à une longue liste avec le voisin nord-coréen. Il ne fait que conforter la ferme volonté de la Corée du Sud - peu connue en Europe - de devenir, à marche forcée, une nouvelle puissance militaire. En septembre dernier, lors d’un Salon de l’armement à Poncheon, près de la frontière nord-coréenne, Séoul montrait ses muscles avec ses obusiers automoteurs K-9, qui faisaient feu dans un vacarme assourdissant. Les fleurons de l’armement sud-coréen étaient réunis pour détailler à de potentiels acheteurs leur savoir-faire dans les équipements de défense. Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a fixé à l’été son objectif : «La Corée du Sud sera le 4e exportateur mondial d’armement derrière la France, la Russie et les Etats-Unis.» Un pari qu’il pourrait bien remporter.