Colloque international sur les massacres du 8 Mai 1945 à Guelma : «Répression et extermination dans la balance du droit international»

08/05/2024 mis à jour: 21:42
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Photo : D. R.

L’ouverture du colloque international sur les massacres du 8 Mai 1945, organisé par l’université de Guelma a eu lieu hier matin à la salle des conférences Sassi Benhamla de ladite université en présence de nombreux invités de rang universitaire, nationaux et étrangers, chercheurs, historiens, et étudiants.

Pour cette 17e édition, coïncidant avec le 79e anniversaire de ce tristement célèbre mois de mai 1945, l’université de Guelma n’a pas dérogé à sa tradition. L’évènement sera une occasion «d’extrapoler» un fait historique d’une violence extrême, commis en Algérie en 1945 par l’occupation coloniale française, qualifié de génocide par les historiens au même titre que les massacres perpétrés par l’armée israélienne à Ghaza et dans les territoires palestiniens depuis 1948.

«Les massacres de civils en mai 1945 à Guelma par l’armée et les milices coloniales n’échapperont pas à la sentence de la justice», a conclu le Pr Hacen Maghdouri de l’université Ziane Achour de Djelfa, lors de l’ouverture du colloque, mettant en exergue les rapports militaires et autres témoignages des atrocités commises dans la région.

Pour le Professeur et historien Mohamed Lamine Belghit de l’université d’Alger, spécialisé dans l’histoire du Maghreb et de l’histoire contemporaine algérienne «La reconnaissance des massacres du 8 Mai 1945 en Algérie par la France doit être une revendication à chaque commémoration».

Mais qu’en est-il des victimes de ce massacre, voire génocide ? «Nous sommes ici à Guelma pour la commémoration de ces massacres en Algérie et Guelma en particulier. Je suis partisan et j’appuie avec énergie la question de la reconnaissance des victimes du mois de mai 1945 par les autorités du pays», a-t-il révélé à El Watan en marge de ce colloque.

Et de conclure : «Cette reconnaissance doit se faire d’autant que les victimes sont connues, leurs aarchs et douars sont identifiés. Et les documents existent pour en attester. Les chouhada de Guelma et sa région avoisine les 29 000 victimes.

Dans la région de Sétif, il est question de plus de 5000 regroupements (douars, aarchs, petites et grandes agglomérations) jusqu’à Kherrata et Jijel ou des familles entières ont été exterminées. Dans ce contexte bien précis, la mémoire populaire de ces lieux, la mémoire des familles et des personnes nous ont été transmises.

Nous disposons de témoignages, mais vous n’allez pas trouver ces chiffres dans les archives françaises». Nous l’aurons compris, les différentes commissions «de complaisance» diligentées à l’époque par les autorités coloniales françaises pour faire taire les réactions dans le monde n’ont révélé que des bribes infimes de la réalité.

Notons enfin, que ce colloque se poursuivra jusqu’à jeudi 9 mai. De nombreux universitaires et juristes apporteront plus d’éléments historiques, des analyses et des pièces à conviction, dont les éléments cruciaux seront nécessaires pour faire valoir ce dossier au plus haut des instances habilitées.
 

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