Colloque international Abdelkrim Dali : La musique andalouse décortiquée

17/04/2024 mis à jour: 18:16
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Affiche du colloque scientifique international sur l’œuvre de Abdelkrim Dali

Sous le patronage de Madame la ministre de la Culture et des Arts, Docteur Soraya Mouloudji, et en coordination avec le Théâtre national algérien (TNA), la Fondation Cheikh Abdelkrim Dali organise un colloque international autour de la figure emblématique du grand maître, dont notre institution porte le nom, les 25, 26 et 27 avril au Théâtre national d’Alger Mahieddine Bachtarzi. 
 

La première édition de cette manifestation scientifique verra la participation de nombreux chercheurs nationaux et étrangers qui viendront débattre de thématiques relatives à la musique classique algérienne andalouse mais aussi de questions liées à sa préservation et sur les enjeux de l’heure. 

Des concerts musicaux organisés au TNA et beaucoup d’autres surprises artistiques seront au rendez-vous durant les trois soirées du colloque. Pour rappel, le musicien Abdelkrim Dali est issu d’une famille tlemcénienne de mélomanes d’origine kouloughl. Son goût pour la musique s’est développé au contact des maîtres Omar Bakhchi, M’hammed Sari, Abdessalam Bensari, Yahia Bendali, Boudalfa, Mustapha Brixi et El Yaho Bensaïd. Cet enfant doué intègre les orchestres de Cheikh Larbi Bensari et Cheikha Tetma, ce qui va le faire connaître à tous les férus de musique andalouse. 

En 1938, il entame une grande tournée en Algérie et l’année suivante en France. En 1940, il participe au lancement de Radio-Alger dont il intégra définitivement l’orchestre comme joueur de luth en 1952.  Sa famille est contrainte alors de s’installer à Alger. Après l’indépendance du pays  en 1962, il participe à toutes les semaines culturelles algériennes dans les pays arabes ou en Europe, et on lui attribue une chaire au Conservatoire d’Alger. En 1971, il est conseiller à l’Institut national de musique, spécialiste de musique arabo-andalouse. 


Il se plait à enregistrer toutes les noubas selon la tradition tlemcénienne. Au déclin de sa vie, il fait le pèlerinage à La Mecque et compose un grand poème symphonique intitulé Rihla Hidjazia, une œuvre représentant  le couronnement d’une longue carrière au service de la musique andalouse. Personnalité simple et dotée d’une grande générosité, on retient de cet homme d’un grand talent une tessiture vocale d’une grande clarté capable aussi de chanter sans micro. Venant de Tlemcen, vivant à Alger, il a su allier les deux styles de la musique andalouse qui sont le gharnati de Tlemcen et le sanaâ d’Alger. Le musicien Abdelkrim Dali a interprété et enregistré la chanson religieuse intitulée Ibrahim el-Khalil, qasida d’un certain Belkheznadji au XIXe siècle et fut également interprétée et enregistrée autrefois par Mahieddine Bachtarzi. 
 

Cependant, c’est grâce à la voix caractéristique d’Abdelkrim Dali que cette chanson a acquis une renommée sans précédent depuis les années 1970, devenant ainsi un élément incontournable de la célébration de l’Aïd en Algérie. Sa diffusion régulière sur les ondes de la Radio et de la Télévision algériennes a contribué à sa popularité durable. Par ailleurs, Abdelkrim Dali est également reconnu pour son autre composition tout aussi célèbre, intitulée  Mezzyanou nhar el youm Saha Aidekoum. Parmi les titres phares d’Abdelkrim Dali, citons entre autres Rihla Hidjazia, Nergheb el mouid, El hadjam ou encore El Kaoui. 

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