Cité zinc à Blida : Grande opération de relogement

28/09/2024 mis à jour: 01:27
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Les Blidéens espèrent aussi que les bidonvilles, fiefs des fléaux sociaux, soient concernés par la démolition ( photo : el watan)

La cité Sidi Achour, appelée communément cité Zinc en faisant allusion à la toiture de ses maisons de fortune à base de ce matériau, n’existe plus ! Réduite en poussière après le passage des excavateurs et autres engins, elle a été entièrement rasée mardi dernier de bon matin, quelques moments après avoir relogé les 583 familles occupant les lieux, certaines depuis plus de 60 ans ! Ainsi, ces dernières ont enfin le droit de vivre dans la dignité et dans des logements possédant toutes les commodités.

 Cette opération serait l’une des opérations les plus importantes de relogement à Blida. «Enfin, le jour J est arrivé ! C’est la délivrance pour nous. Nous étions prisonniers dans des habitations où la précarité et la promiscuité faisaient notre calvaire au quotidien», lancent des femmes avec des youyous de joie. Réparties sur deux sites, 465 familles ont été relogées à la cité Sefsaf, sur les hauteurs de Meftah. Et 118 autres habitent désormais à la cité Ghabet Ezawech, à Bougara. 

Dans un point de presse, le wali de Blida, Brahim Ouchen, insiste sur le fait que ces opérations régulières de relogement s’inscrivent dans la politique tracée par les hautes autorités du pays et concernant l’éradication de l’habitat précaire, ou «l’habitat de la honte», comme certains préfèrent le qualifier. Selon le même responsable, la superficie récupérée après la démolition de la  cité Zinc dépasse les 4 hectares. «Elle abritera des espaces verts ainsi que des équipements publics», a-t-il insisté pour éviter les rumeurs qui concernaient son sort... Les habitants des quartiers et cités avoisinants espèrent qu’un lycée y soit érigé, car les établissements scolaires relevant du secondaire sont loin de chez eux. 


 

Des familles mécontentes  

Par ailleurs, une vingtaine de familles se considérant comme des ayants droit mais exclues de l’opération relogement ont organisé, mercredi matin, un sit-in devant le siège de la daïra pour faire valoir leur droit. «Nous répondons pourtant aux conditions concernant le relogement. D’après nos informations, la cheffe de daïra les a reçus et a étudié les doléances au cas par cas. Signalons que la cité Sidi Achour, qualifiée aussi de cité «couscoussier» par rapport à la forme des habitations, date de 1958. Sa construction fut concrétisée à la suite du plan de Constantine initié par les autorités coloniales. 

Des bâtiments situés dans les alentours, bâtis durant la même époque, dont les appartements sont exigus, fortement touchés par des attentats remontant aux années 1990 seraient aussi concernés par la démolition, annoncent des sources non officielles. Implantées non loin de la station du téléphérique, c’est tout ce grand quartier populaire qui serait concerné par une opération de réhabilitation et de démolition de son vieux et précaire bâti. 

Les Blidéens espèrent aussi que les bidonvilles, fiefs des fléaux sociaux, soient concernés par la démolition. «l défigure non seulement une partie de notre ville, mais il demeure surtout un grand réservoir de fléaux sociaux». 
 

 

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