Au moment où l’Algérie subit l’une des pires canicules, des milliers de citoyens dans la capitale sont privés de l’élément le plus vital en ces temps de grandes chaleurs, l’eau. La faute à l’organisme censé gérer et distribuer cette ressource : la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL).
C’est le calvaire que vivent depuis plusieurs jours (depuis vendredi, ndlr), les citoyens de la daïra de Draria, au sud-ouest de la capitale, où plus aucune goutte d’eau n’a coulé des robinets de la plupart des quartiers de cette localité, alors que la canicule bat son plein, avec des températures qui dépassent largement les 40 degrés à l’ombre.
Le pire, c’est que la SEAAL, qui justifie cette coupure d’eau depuis plus de cinq jours maintenant, par des travaux, a procédé à cette rupture de l’alimentation en eau potable d’une manière inopinée. La plupart des citoyens de la localité de Draria assurent que la société en question a annoncé via Faceboock cette interruption bien après avoir procédé à l’interruption «habituelle» de l’alimentation en eau, sachant que la plupart des quartiers de ladite agglomération sont alimentés en un jour sur deux.
«C’est un véritable calvaire. Elle (la SEAAL, ndlr) a bien choisi le moment pour procéder à ces soi-disant travaux, nous privant d’eau en pleine canicule», nous dira un groupe de citoyens attendant désespérément que la SEAAL daigne rétablir l’alimentation en eau. Un autre groupe, regroupé au bas d’un immeuble s’insurge : «Le pire, c’est qu’on a été avisés de ces travaux qu’après la coupure de l’alimentation. Comment peuvent-ils faire cela à des citoyens en pleine canicule, et qui de surcroît annoncée depuis plusieurs jours ? Ils auraient pu reporter ces travaux ou du moins les réaliser en plusieurs étapes pour ne pas nous assoiffer durant plus de quatre jours. C’est inhumain et irresponsable. On ne nous a même pas envoyé des citernes d’eau pour nous alimenter et faire face à cette coupure. Cela prouve bien la gestion chaotique de cette société décriée.»
Le groupe de citoyen en question ne manquera pas de relever que ces coupures de l’alimentation en eau sont fréquentes dans la région, aussi bien l’été que l’hiver, et souvent d’une manière inopinée. Une situation qui commence sérieusement à agacer les populations de cette localité, jusqu’à menacer de recourir à des «méthodes extrêmes», selon la formule employée par un groupe de jeunes, irrités par cette nouvelle coupure, et exacerbés par la canicule qui sévit actuellement
Le deux poids, deux mesures
Les citoyens de la localité de Draria, qui ne sont pas à leurs premiers déboires avec la SEAAL, en ont gros sur le cœur et semblent plus que jamais remontés contre le gestionnaire et distributeur de l’eau dans la capitale. Et pour cause : ils dénoncent la politique du deux poids, deux mesures dans la gestion et surtout de la distribution de l’eau dans la capitale depuis que le rationnement de cette ressource hydrique a été imposé il y a plus de trois ans.
Les habitants de Draria s’estiment lésés. «Je ne comprends pas que certains quartier soient alimentés quotidiennement en eau. Certains quartiers ont de l’eau dans leur robinet de 6h jusqu’à 13h ou même 14h, et ce, quotidiennement, alors que nous, nous sommes astreints à un régime d’alimentation d’un jour sur deux. Pis encore, c’est la tranche horaire qui nous est allouée qui nous agace.
Elle est incohérente et irrationnelle. Les gens ont besoin d’eau dans la journée ou en début de soirée et pas la nuit quand ils dorment», révèle ce groupe de citoyens. Et de préciser : «Alors, l’eau c’est un jour sur deux, et c’est en fin de journée qu’on nous ouvre les vannes, pour qu’elles soient fermées très tôt dans la matinée. Est-ce normal ?», s’interrogent-ils.
Et ce n’est pas l’unique reproche. «Vous savez, les gens qui habitent dans des immeubles ne voient couler les premières gouttes d’eau qu’en fin de soirée ou même tard dans la nuit, en l’absence de pression. Cela oblige beaucoup de gens à veiller tard pour espérer stocker un peu d’eau», explique encore ce groupe de citoyens, qui aspirent à une meilleure gestion de la part de la SEAAL et à une gestion équitable de cette ressource hydrique pour tous les citoyens.