Des Aliens, des gladiateurs, des femmes en cavale et maintenant Napoléon... Ridley Scott, friand des héros et du grand spectacle, est devenu l’un des maîtres des épopées hollywoodiennes.
«Alien, le huitième passager» (1979)
Après Les Duellistes, film d’époque sur deux soldats napoléoniens primé à Cannes en 1977, le deuxième long métrage de Ridley Scott stupéfie le public et obtient un Oscar technique en 1979. Mêlant horreur et science fiction, il révolutionne le genre avec une Sigourney Weaver en guerrière émaciée qui terrasse un monstre envahisseur. La scène où cette créature présentée comme l’incarnation du mal absolu sort du corps d’un de ses coéquipiers est devenue culte. «Tout simplement l’une des meilleures scènes du cinéma», estime le journal britannique The Independent. Ridley réalisera deux préquelles Prometheus (2012) et Alien : Covenant (2017) à ce film qui a inspiré tout une saga.
«Blade Runner» (1982)
Los Angeles, 2019 : le jeune Harrison Ford est un ancien policier (un blade-runner) recruté pour abattre un groupe de «réplicants», nom donné à des androïdes dissidents infiltrés dans la cité. Avec Blade Runner, adaptation libre d’un roman de Philippe K. Dick, Ridley Scott signe le premier long métrage de science fiction digne de ce nom depuis 2001, Odyssée de l’Espace. Dans cet univers d’anticipation hyper léché, il projette l’ambiance du film noir policier des années 1940. «Le monologue des larmes dans la pluie du réplicant Roy Batty compte parmi les soliloques les plus poignants du cinéma. J’ai vu des choses que vous, humains, ne pourriez pas croire…»
«Thelma et Louise» (1991)
La liberté prend la forme d’une «T-Bird», une grosse Ford Thunderbird verte décapotable, à bord de laquelle s’embarquent Thelma, femme au foyer frustrée, et Louise, serveuse délaissée par son compagnon. Ce road trip vire à la cavale de deux héroïnes ordinaires dans le grand Ouest américain.Plusieurs fois nommés aux Oscars, le film ne remporte finalement que la statuette du meilleur scénario. Ridley Scott récolte la première de ses trois nominations comme meilleur réalisateur.
Gladiator (2000)
Récompensé par cinq Oscars, dont celui du meilleur film et du meilleur acteur pour Russell Crowe, Gladiator mélange péplum et film à grand spectacle.
Les reconstitutions des combats dans le colisée sous l’Empire romain complétées par des images numériques sont époustouflantes.
Comme dans Les Duellistes, Ridley Scott excelle à montrer les hommes qui s’entretuent. Avec ce film qui pulvérise le box-office, Joaquin Phénix récolte sa première nomination aux Oscars pour son interprétation de Commode, empereur pervers et sanguinaire.
«La chute du faucon noir» (2001)
Entre les 3 et 4 octobre 1993, la bataille de Mogadiscio en pleine guerre civile oppose un groupe de soldats américains d’élite et des milices de différents clans somaliens.
Dix-huit Américains et des centaines de Somaliens périssent. D’abord décrié en France comme un film de propagande américaine, La chute du faucon noir, premier film de guerre du Britannique, livre en réalité un compte-rendu clinique d’une débâcle militaire. «Certes, le point de vue adopté est américain mais c’est la peur qui domine, le sentiment de sauve-qui-peut et non du va-t-en-guerre», écrit Télérama, soulignant qu’on a rarement vu au cinéma l’armée américaine dans une telle déroute.