Un médecin généraliste en chef, exerçant au centre de transfusion sanguine du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou, se sent «arbitrairement» sanctionné par son employeur qui lui reproche des faits liés à «l’abandon de poste et refus d’appliquer les nouvelles méthodes de numérisation mises en place au service de consultation des donneurs de sang».
Le Dr Amirouche Khettal estime qu’il s’agit d’une décision qui ne repose sur aucun fondement, puisque, a-t-il souligné, aucune demande d’explication écrite ne lui est adressée comme le stipule, a-t-il dit, la réglementation en vigueur. Pour le motif d'abandon de poste, le Dr Khettal ajoute qu’il a travaillé toute la journée. «Le comble est que, c’est moi-même qui ai signé le rapport de collecte de sang qu’on fait quotidiennement à chaque fin de travail», a-t-il affirmé, tout en précisant que le registre de collecte en est la preuve tangible.
«J’ai demandé à voir le directeur général du CHU pour des explications sur la sanction, en vain, car ce dernier a refusé de me recevoir. En colère, j’ai dénoncé la décision de ma sanction, à travers un courrier que j’ai adressé à la direction de la santé, au wali et au ministre de tutelle», raconte Dr Khettal qui ajoute qu’après cette missive envoyée aux différents responsables, dont une copie à la direction de son établissement, une suspension lui est infligée avec comparution devant le conseil de discipline qui devait intervenir, selon lui, après les 45 jours prévus par la loi.
«Il est clair que ni les trois membres de la commission paritaire et ni moi n’avons répondu à la convocation», persiste le Dr Khettar, montrant un document portant signatures des trois membres de la structure précitée (Dr Sbaihi, Dr Mahi et Dr Amellal), attestant n’avoir signé aucun PV (procès-verbal) ou autre document concernant la suspension du Dr Khettal.
Notons que les raisons de la suspension de ce dernier, comme mentionné dans la décision de la direction générale du CHU Nedir Mohamed, sont liées au «manque de respect, propos diffamatoires et graves accusations à l’encontre du directeur général et le médecin chef de service».
Ainsi, le 14 juillet 2024, «sur proposition du directeur général» de l’établissement, il a été décidé de suspendre le Dr Khettal jusqu’à sa comparution devant le conseil de discipline. «L’intéressé bénéficie, pendant une période n’excédant pas 45 jours à compter de la date de la signature de la décision de la suspension, du maintien d’une part de traitement qui ne saurait être supérieure à la moitié de son traitement», lit-on dans la même décision.
Or, le médecin concerné souligne que la direction a «largement dépassé ce délai légal (45 jours)» pour statuer sur son cas. Enfin, le 10 décembre dernier, le Dr Khettal est réintégré dans son poste au niveau du centre de transfusion sanguine du CHU de Tizi Ouzou mais, il estime toujours que sa suspension est «arbitraire». H. A.