Jeudi, plusieurs établissements universitaires ont rendu publique leur décision de report des examens d’une semaine et suspension des cours pour certains à partir d’aujourd’hui. Quelques campus ont même interdit l’accès aux étudiants. Des décisions qui tombent après une semaine de flou, de colère et de pagaille constatés suite au maintien des examens et de cours en dépit d’un taux très élevé des absents testés positifs à la Covid-19. Des étudiants sommés de passer leur examen crient à «l’injustice».
Pas de décision centrale, mais carte blanche pour les chefs des établissements universitaires pour réaménager les calendriers des examens déjà entamés dans plusieurs campus. Feu vert aussi pour la suspension, si nécessaire, des cours et de décider de toute mesure sanitaire afin de lutter contre la propagation de la Covid-19, fortement enregistrée dans les campus universitaires.
Les instructions du président Tebboune, suite à cette inquiétante propagation du virus, donnaient, en effet, le choix aux chefs d’établissement de trancher selon la situation sanitaire établie sur place. Sur le terrain, chez les étudiants, du flou, du chaos, de la colère, de l’incompréhension et surtout de la pagaille régnaient et qui règnent encore dans certaines facultés ou départements.
Plusieurs cas Covid étaient enregistrés, mais les examens entamés étaient malgré tout maintenus jusqu’à jeudi dernier dans certaines facultés, à l’exemple des départements de langue étrangère d’Alger 2. Dans cette faculté, le report prend effet à partir d’aujourd’hui, samedi. Jeudi, les examens ont eu lieu dans plusieurs spécialités en attendant que les responsables tranchent.
A l’université de M’sila et celle de Médéa, par exemple, c’est le maintien de tout le calendrier. Seule décision prise : les étudiants testés positifs avec justificatifs auront un autre calendrier dans les prochains jours.
De l’incompréhension chez les étudiants qui attendaient de nouvelles mesures. «Nous exigeons une décision centrale qui concerne l’ensemble des universités du pays. Avec ce traitement au cas par cas, le désordre et le chaos s’accentuent», témoignent quelques étudiants à l’USTHB et à Alger 2. D’autres crient à «l’injustice» jugeant «désagréables» et «difficiles» les conditions d’examen, passés en plein pic de pandémie.
Et pourtant, ces étudiants ne cessaient de réclamer et d’exiger depuis plus d’une semaine le report des examens d’au moins une dizaine de jours, vu la situation sanitaire et le taux d’absentéisme. Ils étaient également nombreux alors qu’ils étaient malades venir pour passer leurs examens !
«Je n’avais aucune information, indiquant si les examens ratés seront reprogrammés. J’ai passé mon examen avec de forts symptômes de la maladie», témoigne une étudiante en géologie à l’USTHB d’Alger qui vient juste de terminer son planning des examens. «Il faut aussi rappeler que les tests Covid sont coûteux !», assure une autre étudiante à la faculté de génie civil.
Refus
Avant les instructions données mercredi par le président Tebboune, les administrations de plusieurs facultés refusaient toute éventualité de report en dépit des lettres de réclamations, des justificatifs médicaux et des doléances qui leur ont été remis par les étudiants et leurs délégués! Et ce n’est que jeudi que plusieurs décisions ont commencé à tomber.
La majorité a réaménagé les calendriers : reports des examens d’une durée d’une semaine seulement, reprises de certaines épreuves ou cours à distance, fermeture des campus à l’exception des doctorants et du personnel administratif et pédagogique. Plusieurs réaménagements ont été affichés et rendus publics avant-hier. Un nouveau calendrier des examens sera aussi affiché au profit des étudiants malades absents à conditions de présenter un justificatif.
La faculté centrale, (médecine, biologie ou informatique…) d’Alger a reporté ses examens pour le 5 février. Les cours du deuxième semestre seront dispensés en ligne à partir de demain, dimanche. La faculté de traduction a aussi tranché pour le report d’une semaine.
A l’USTHB, la décision est prise pour les neuf facultés : report pour le 29 janvier prochain des examens. Il a été aussi décidé de déprogrammer d’une semaine les délibérations pour certaines spécialités. Il y a eu de la protestation et de la colère aussi dans certaines facultés, toujours à l’USTHB où des étudiants en master ont boycotté les examens. Ils n’étaient pas en effet concernés par les décisions du report !
Le ministère de l’Enseignement supérieur a, dans la même journée de jeudi, exposé plusieurs formules et options à adopter aux chefs des établissements.
Dans un communiqué rendu public, il instruit les responsables, après l’élaboration d’un bilan sanitaire, à suspendre les cours ou à adopter l’enseignement à distance pour une durée limitée, déprogrammer les examens et mettre en place un nouveau calendrier et surtout informer les étudiants malades qu’ils ouvraient droit à passer leurs examens selon un planning tracé par l’administration.
Cette dernière est sommée, d’ailleurs, de garder ses services fonctionnels. Pour l’instant, les conférences et toute autre activité scientifique et pédagogique sont suspendues. Un système interne de recensement des cas Covid a été aussi mis en place.