Chant andalou et oriental : Zahoua Kenouni, une incontestable diva à Annaba

23/04/2022 mis à jour: 02:23
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«Rendre hommage aux deux défuntes icônes des chansons malouf et chaâbie, Hamdi Benani et Ibrahim Bey, disparus dans un intervalle d’une année, soit en 2020 et 2021»

Elle est musicienne, chanteuse et professeur de musique à la fois. Avec sa voix puissante et douce, son charisme et sa beauté, elle est considérée comme étant l’une des plus belles voix féminines en Algérie. 

Elle… c’est Zahoua Kenouni, une diva de la nouvelle génération. Son prénom Zahoua (Joyeuse en français), à lui seul, en dit long sur son caractère. Passionnée et experte des répertoires andalous, cette diva, bien de chez nous, n’a rien à envier aux maîtres de l’andalou et l’oriental, à qui elle a volé la vedette. Toute cette belle générosité artistique de Zahoua est confirmée à chaque fois que l’occasion se présente. Le dernier festival de la musique et de la chanson citadine (du 9 au 14 avril) en était une.

 Sur scène, elle a envoûté le temps d’une soirée ramadanesque l’assistance nombreuse, composée en majorité de mélomanes. Infatigablement ovationnée par le public, la diva de Annaba continue de charmer, sans modération, les amoureux des madih avec Fi El Horm Ya Rassoul Allah et Nebda Bism Errassoul avant de conclure par des m’khalass, notamment Achki Oua Aghrami Ya Allah Ya Allah. «C’était une occasion aussi pour rendre à titre posthume un hommage aux deux défuntes icônes des chansons malouf et chaâbie, Hamdi Benani et Ibrahim Bey, disparus dans un intervalle d’une année, soit en 2020 et 2021. Je garde d’excellents souvenir d’eux notamment de Hamdi Benani, avec qui j’intervenait régulièrement ces dernières années», a affirmé, avec beaucoup d’émotions, Zahoua, l’incontestable star du festival de la musique et de la chanson citadines. 

Outre l’andalou, Zahoua est tout aussi à l’aise et même remarquable dans des répertoires chaâbi. Une qualité qu’avait décelée le jury du concours national organisé en 2016 par Jean-François Zygel, dont elle fut finaliste à Alger. Devenue figure nationale et internationale de la musique andalouse algérienne, Zahoua Kenouni a été invitée en novembre 2021 pour chanter à Annaba devant le président de la République italienne en visite officielle en Algérie. Par cette action, elle a directement placé la musique algérienne et Annaba, la ville natale de Saint Augustin, sous les feux de la rampe. Le succès qu’a réalisé Zahoua est le fruit de plusieurs années d’engagement… sans faille. 

Sa vocation a surgi dès sa 9e année, où elle avait poursuivi une formation académique auprès du maître Mohamed Bouhara, étudie à l’Institut de musique classique de Batna, décroche son diplôme de l’école Hassan El Annabi, avant de perfectionner techniquement au sein de l’ensemble El Kourdia. Pour Zahoua, les instruments de musique n’ont aucun secret, ni piano ni violon, encore moins la mandoline et l’oud. La darbouka non plus. 

Sa prestance est telle qu’elle marque les esprits à chacun de ses passages, pour devenir inoubliable. Sa notoriété a dépassé la géographie locale, son talent aussi. La semaine dernière, elle est allée même titiller, à travers les ondes de Canal Algérie, la chaîne nationale francophone, l’ouïe de la communauté française d’origine algérienne.  

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