Les pays africains dépensent jusqu’à 5% de leur PIB pour se protéger des effets du changement climatique, comme les sécheresses, les inondations et les mauvaises récoltes, selon un rapport publié hier par le centre de réflexion Power Shift Africa, basé à Nairobi.
Ce rapport se concentre sur sept pays, dont le Kenya, le Liberia et l’Ethiopie, étudiant leurs dépenses mais aussi l’impact de ces catastrophes sur leur croissance. L’Ethiopie est, selon l’organisation, le pays dépensant le plus, en consacrant 5,6% de son PIB à combattre les catastrophes climatiques.
Le Soudan du Sud, qui a subi ces dernières années de très fortes pluies et des inondations ayant touché plus de 850 000 personnes, devrait perdre lui 3,1% de son PIB annuellement dans les années à venir, selon le texte.
De son côté, la Sierra Leone, dont les habitants émettent en moyenne 80 fois moins de CO2 que les citoyens américains, dépensera pour s’adapter au changement climatique quelque 80 million d’euros par an, soit 2,3% du PIB. «Ce rapport montre la profonde injustice de l’urgence climatique», a déclaré Mohamed Adow, directeur de Power Shift Africa.
«Ce n’est tout bonnement pas acceptable que les coûts incombent aux gens qui souffrent le plus, tout en contribuant le moins au changement climatique.» Pour M. Adow, les pays africains ont besoin d’aides «massives» pour faire face au changement climatique.
Les pays africains peinent à mobiliser des ressources pour à la fois s’adapter et limiter leurs émissions. Selon une étude publiée en novembre, les 65 pays les plus pauvres verront leur PIB chuter de 20% en moyenne d’ici 2050 et de 64% d’ici 2100, si la température augmente de 2,9 C. Selon cette étude, huit des dix pays les plus concernés sont situés en Afrique. A ce jour, la température moyenne sur Terre a augmenté de 1,1°C par rapport aux niveaux de la fin du XIXe siècle.