L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a une nouvelle fois sonné l’alarme face à un été marqué par des conditions météorologiques extrêmes dans l’hémisphère Nord, causant des dommages importants sur la santé des populations et à l’environnement, alors que des pays allant des Etats-Unis à la Chine sont en proie à une chaleur intense.
Des températures record ont été enregistrées sur terre et en mer, tandis que des incendies de forêt ont semé la dévastation, faisant des dizaines de victimes et forçant des milliers de personnes à évacuer leurs habitations. La semaine dernière, des scientifiques de l’agence des Nations unies et du service Copernicus sur le changement climatique de la Commission européenne ont déclaré que «de nouvelles données montraient que le mois de juillet était en passe de devenir le mois le plus chaud jamais enregistré».
Le réchauffement climatique n’est plus simplement une hypothèse, mais un fait scientifiquement établi. De nombreuses études et observations réalisées au fil des décennies ont confirmé l’existence du réchauffement climatique et son lien avec les activités humaines.
Ses effets sont déjà observables à l’échelle mondiale, avec des augmentations des températures moyennes, des événements météorologiques extrêmes plus fréquents et intenses, la fonte des glaciers et des calottes glaciaires, l’élévation du niveau de la mer et les impacts sur les écosystèmes et les populations.
Face à ce constat, il est essentiel que la communauté internationale prenne des mesures concertées pour atténuer le réchauffement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en s’adaptant aux changements déjà en cours. La sensibilisation et l’action à tous les niveaux, des individus aux gouvernements, sont nécessaires pour lutter contre ce défi mondial et protéger la planète pour les générations futures.
C’est «la dure réalité du changement climatique et un avant-goût de l’avenir», a déjà déclaré le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas. Les scientifiques s’attendent à ce que 2023 et 2024 finissent comme les années les plus chaudes dans le livre des records, dépassant 2016. «Les phénomènes météorologiques extrêmes, de plus en plus fréquents dans un climat qui se réchauffe, ont des répercussions majeures sur la santé humaine, les écosystèmes, l’économie, l’agriculture, l’énergie et l’approvisionnement en eau. Il est donc de plus en plus urgent de réduire les émissions de gaz à effet de serre aussi rapidement et aussi profondément que possible», a-t-il déclaré. «En outre, nous devons redoubler d’efforts pour aider la société à s’adapter à ce qui est malheureusement en train de devenir la nouvelle normalité», a-t-il ajouté.
«S’adapter à la nouvelle normalité»
Cette déclaration est proche de l’avis de la majorité des scientifiques qui avertissent que, même si cet été est très mauvais, ce n’est que le début. Tant que la température mondiale continuera d’augmenter, ont-ils déclaré, le monde devrait se préparer à «l’escalade des impacts». Selon l’OMM, la France, la Grèce, l’Italie, l’Espagne, l’Algérie et la Tunisie ont enregistré de nouveaux pics de température diurne et nocturne.
Ainsi, à Figueres, en Espagne, une température record de 45,4°C a été enregistrée le 18 juillet, tandis que le mercure a atteint 48,2°C le 24 juillet en Sardaigne, en Italie. L’Algérie et la Tunisie ont enregistré des températures de 48,7°C et 49,0°C, respectivement, le 23 juillet. Par ailleurs, des incendies de forêt ont entraîné l’évacuation de centaines de résidents de trois îles grecques – Rhodes, Evia et Corfou – depuis le 17 juillet.
Les autorités sud-coréennes ont annoncé, hier, que 17 personnes étaient décédées des suites de la forte vague de chaleur que connaît le pays depuis la mi-juillet. «La plupart des décès concernaient des agriculteurs et des personnes âgées qui travaillent à l’extérieur dans la chaleur extrême», selon l’agence sud-coréenne Yonhap. Toutes les victimes avaient des températures corporelles élevées lorsqu’elles ont été retrouvées, ont noté les autorités.
Les incendies ont également fait plusieurs dizaines de victimes en Algérie. En réponse aux phénomènes météorologiques extrêmes, l’OMM et ses partenaires fournissent des prévisions et des alertes afin de protéger les vies et les moyens de subsistance, conformément à un plan des Nations unies visant à ce que tous les habitants de la planète soient couverts par des systèmes d’alerte précoce d’ici à 2027. Alors que la crise climatique s’accélère, le décor est planté pour d’autres surprises.
Cependant, les scientifiques sont convaincus qu’il est encore temps d’éviter les pires conséquences. Il y a 8 ans, 195 pays adoptaient l’Accord de Paris sur le climat et s’engageaient à contenir le réchauffement climatique «nettement en dessous des 2°C par rapport aux niveaux préindustriels».
Aujourd’hui, force est de constater que les Etats n’ont pas été à la hauteur d’une situation qui se dégrade. «Accord historique», «prouesse diplomatique», l’accord a été généralement bien accueilli, quoique plusieurs voix, à l’époque, avaient souligné son insuffisance et son caractère «non contraignant».
Selon l’OMM, le réchauffement climatique reste une préoccupation sérieuse et urgente qui touche notre planète et nos vies.