L’équipe nationale de handball n’a pas fini de manger son pain noir à la Coupe du monde organisée conjointement par la Suède et la Pologne. Après 3 défaites consécutives concédées au premier tour face à la Serbie, le Qatar et l’Allemagne, elle a essuyé une 4e défaite contre la Macédoine (25-40) la veille du week-end. La défaite de trop ? Certainement pas. Elle pourrait être suivie par d’autres dans le tournoi contre la Tunisie et le Maroc. Après cette déroute, les Algériens affronteront cet après-midi les Marocains pour le compte de la Coupe du Président (IHF). Donc inutile de trop charger la sélection envoyée au Mondial comme on va à l’abattoir. Comme l’a dit un observateur : «C’est une défaite, avec 15 buts d’écart, très amère. La déception est énorme mais sans surprise. Le groupe était mal préparé pour un événement aussi important que la Coupe du monde où la crème du handball mondial est présente. La mission était au-dessus de ses possibilités. C’est un Championnat du monde. Honnêtement, notre sélection n’avait rien à faire dans cette compétition. Elle était mal préparée, les joueurs manquaient de rythme, de temps de jeu à cause de l’arrêt du championnat en Algérie. En face, il y a des machines où le mieux préparé fait la loi. La famille du handball est malade à la suite des corrections reçues. C’est triste pour une discipline qui a quand même donné de la joie aux Algériens jadis.» La sonnette d’alarme est tirée depuis longtemps. Exactement depuis que les acteurs du handball se sont éloignés des fondamentaux qui ont fait sa force et sa réputation. Elle a longtemps régné sur le continent avant qu’elle ne baisse pavillon et se retrouve, aujourd’hui, à la ramasse. Cela s’appelle non-assistance à une discipline en danger. L’adversaire du jour a donné l’exemple à suivre. Sa fédération a inscrit son action dans un projet de rajeunissement et à long terme. La plupart des joueurs qui ont joué contre l’Algérie étaient présents aux Jeux méditerranéens d’Oran (l’été dernier). La moyenne d’âge du groupe ne dépasse pas 21 ans. Ils avaient en face d’eux une équipe en plein doute, pas bien préparée sur tous les plans. C’était une proie facile et ils se sont amusés au point de marquer 40 buts. A présent, il s’agit de tourner la page du cauchemar qui dure depuis des années. La tutelle, c’est-à-dire le ministère de la Jeunesse et des Sports, la Fédération et l’ensemble des acteurs du handball doivent enterrer la hache de guerre et se mobiliser pour relever la discipline. C’est un devoir. Les querelles intestines, les egos, la marginalisation, l’exclusion des compétences ont tué le handball. Sans une véritable mobilisation autour de cette magnifique discipline, elle ne se relèvera jamais. Ce sera un gâchis, un crime.
Championnat du monde de handball 2023 : La descente aux enfers
