Chambre de l’artisanat et des métiers de Biskra : Encourager la production des dérivés des palmiers dattiers

04/06/2023 mis à jour: 01:16
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La production nationale des dérivés de palmiers et de dattes est en passe de devenir une filière économique à part entière, après avoir été longtemps pratiquée comme une simple activité artisanale. Selon Youssef Silabdi, directeur de la Chambre de l’artisanat et des métiers (CAM) de Biskra, cette filière a émergé dans la wilaya connue par la culture du palmier dattier, avant de s’étendre aux autres régions du sud, et quelques  wilayas du nord comme Blida, Sétif et Boumerdès. 

 «Les artisans versés dans la transformation des dattes développé ce savoir-faire hérité de leurs ancêtres en l’adaptant aux besoins du marché par l’introduction de nouvelles gammes de produits dérivés de dattes», a-t-il expliqué. Il ajoutera que la transformation ne se limitait pas seulement aux produits alimentaires dérivés de dattes tels le sucre, la farine de datte ou la mélasse, mais concerne également d’autres produits issus du palmier dattier. «Les déchets de cet arbre sont à 100% recyclables», a-t-il souligné en citant, entre autres, son tronc utilisé pour la production du bois et du contreplaqué, ses jeunes feuilles pour la confection d’articles de vanneries et ses fibres qui servent à la fabrication d’articles de corderie. «La filière s’est également distinguée par la transformation des noyaux de dattes pour la production d’une variété de produits de soins et d’hygiène corporelle, de fertilisants naturels et d’aliment de bétail», a-t-il cité. 

Pour booster cette activité dans la wilaya de Biskra, la Chambre a adopté, depuis 2009, le système productif local des dérivés de palmiers et de dattes. Un système lancé par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, pour l’intégration des artisans de la filière dans le circuit formel à travers leur inscription dans le registre de l’artisanat et des métiers. La CAM a recensé plus de 300 artisans concernés. Ces derniers bénéficient de programmes de formation leur permettant d’améliorer leurs compétences entrepreneuriales. Ces programmes concernent la gestion, le marketing, la conception, l’emballage, l’étiquetage et le conditionnement des produits. En outre, la CAM-Biskra incite les artisans à déposer leurs marques auprès de l’Institut national algérien de la propriété industrielle (ENAPI). Ce qui leur permet de protéger leurs produits contre la contrefaçon.

Promouvoir les exportations  

Pour sa part, Abdelmadjid Khobzi, industriel spécialisé dans la production des dérivés de dattes et membre de l’Association nationale des exportateurs algériens, a mis en avant le rôle de cette filière émergente dans le développement de l’économie circulaire, le développement local et la promotion des exportations hors hydrocarbures. Sur ce point, il a affiché l’ambition de son entreprise de pénétrer le marché international des produits bio notamment à travers la commercialisation du sucre de dattes.  «Nos capacités de production en sucre de dattes dépassent largement les 300 tonnes par an, dont une grande partie pourrait être exportable vers les pays intéressés par notre produit», a-t-il déclaré, en citant le Canada, pays vers lequel des quantités appréciables ont été acheminées en 2017, et éventuellement les pays du Golfe et les pays asiatiques qui ont exprimé leur demande en ce produit bio», a-t-il expliqué. 

Lancée à Biskra en 2017, l’usine vient de reprendre sa production de sucre après l’avoir suspendu provisoirement durant la pandémie de la Covid-19 pour se consacrer à la production de l’éthanol et du gel hydro alcoolique afin de répondre aux besoins du marché national durant cette période. Mr Khobzi a précisé que l’éthanol (alcool éthylique), produit par l’usine, est extrait de dattes pourries ou avariées qui constituent une matière première bio pour la production de gel désinfectant et d’alcool chirurgical. La capacité actuelle de la production de l’éthanol avoisine les 3 000 litres par jour, a-t-il indiqué. Il a relevé le problème de commercialisation de l’éthanol sur le marché local. «Nous sommes autorisés à le produire en tant que matière première pour la production de gel hydro alcoolique ou d’alcool chirurgical, mais sa vente en tant que matière brute est soumise à des conditions draconiennes», a-t-il indiqué. 

Il plaide pour des mesures plus souples qui devraient permettre à l’Algérie de réduire sa facture des importations en ce produit indispensable. Outre le sucre de dattes, l’éthanol et l’alcool chirurgical, l’usine produit également l’alimentation de bétail, les engrais bio, le charbon actif à partir des déchets de dattes et une série de produits de soins et d’hygiène corporelle à base d’huile extraite du noyau de dattes. 

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