La transition vers les technologies énergétiques propres et les véhicules électriques (VE) s'accélère et implique une utilisation accrue de minéraux essentiels, tels que le cobalt, le graphite et le lithium, qui sont des composants fondamentaux des batteries des véhicules électriques.
Toutefois, le recours à des droits de douane progressifs dans les chaînes de production des véhicules électriques pourrait empêcher les économies en développement de diversifier leurs exportations et de progresser dans la chaîne de valeur, a indiqué l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Et en raison de la transition mondiale vers les technologies d’énergie propre et les VE, la demande de certains minéraux critiques, tels que le cobalt, le graphite et le lithium (minéraux abondants dans les économies en développement), devrait augmenter considérablement.
La production de véhicules électriques et de leurs batteries nécessite de l’aluminium, du cuivre, du cobalt, du graphite, du nickel, du lithium, du manganèse et des terres rares, pour rappel. Et à en croire les projections des organismes spécialisés, la demande de ces minéraux sera multipliée par cinq d’ici 2050 en raison de leur utilisation intensive dans les nouvelles technologies énergétiques. Mais est-ce une aubaine pour autant pour les pays producteurs de ces minéraux critiques ?
L’OMC semble indiquer tout le contraire, du moins avec les règles du jeu commercial international actuel. En effet, explique-t-elle, la chaîne de valeur des véhicules électriques pour le cobalt, le graphite et le lithium comprend cinq étapes : l’extraction des minéraux bruts, le traitement des minéraux, la production d’électrodes pour les batteries, la fabrication des batteries et la production des véhicules électriques. Les flux commerciaux de minéraux critiques se produisent à chaque étape de cette chaîne de valeur. Les droits de douane sur les produits liés à la chaîne de valeur des véhicules électriques peuvent varier selon les différentes étapes de transformation et entre les économies.
En général, les droits de douane sur les batteries et les véhicules électriques sont considérablement plus élevés que ceux sur les minéraux bruts et les minéraux de batterie, avec une tendance claire à l’escalade des droits de douane dans la chaîne de valeur, précise la même source. Les économies développées ont tendance à avoir des tarifs plus bas à toutes les étapes de la chaîne de valeur des VE. Cependant, leurs droits de douane augmentent tout au long de la chaîne d’approvisionnement, les droits de douane les plus élevés s’appliquant aux produits transformés et finis.
Attirer les investissements
Cela risque d’entraver la capacité des économies en développement à progresser dans la chaîne de valeur, a-t-on prévenu. Et de souligner que plus des trois quarts des économies étudiées affichent des droits de douane en hausse de la première à la cinquième étape de transformation, bien que l’ampleur varie considérablement. Dans presque tous les cas, les tarifs les plus élevés sont appliqués à l’étape 5. L’OMC indique que pour tirer parti de la demande de minéraux critiques, les économies en développement doivent attirer des investissements dans les installations de raffinage et de traitement.
Ils ont également besoin d’un transfert de technologie accru pour améliorer les capacités locales à participer aux étapes à plus forte valeur de la chaîne d’approvisionnement des VE. En outre, ils doivent assurer une répartition équitable des avantages tirés du commerce des ressources minérales en renforçant la gouvernance et en conciliant les gains économiques et les considérations environnementales et sociales en adoptant des pratiques durables. Enfin, l’OMC estime que les économies en développement riches en ressources minérales devraient bénéficier de l’augmentation de la demande de cobalt, de graphite et de lithium, mais un système commercial multilatéral qui fonctionne bien, soutenu par un système équitable de droits de douane à un niveau inférieur, est essentiel pour permettre à ces économies de participer plus pleinement à la chaîne de valeur mondiale des VE.
La lutte contre la progressivité des droits de douane et la promotion de pratiques de développement durable dans le secteur des minéraux critiques pourraient conduire à une transformation structurelle dans les économies en développement, à la création de règles du jeu plus équitables et à l’amélioration du niveau de vie dans ces économies.