Plusieurs milliers de personnes étaient réunies samedi à Bangui, la capitale de la Centrafrique, pour le lancement de la campagne référendaire, à deux semaines d’un vote pour une nouvelle constitution.
Quinze jours après l’annonce par le président de la Centrafrique, Faustin Archange Touadéra, qu’il soumettrait au référendum une nouvelle constitution le 30 juillet, des militants de son Mouvements Coeurs Unis (MCU), et d’autres partisans du «oui», se sont retrouvés dans le nord de Bangui pour le coup d’envoi officiel de la campagne (15-28 juillet). Cette nouvelle constitution pourrait permettre au chef de l’Etat de briguer un troisième mandat, ce que lui interdit l’actuelle loi fondamentale, dans ce pays toujours en proie à une rébellion après des années de guerre civile.
«Oui», pouvait-on lire en lettres capitales sur les nombreuses banderoles déployées par des militants parés de blanc pour la plupart. «Je suis pour le oui, même si ça va permettre au président Touadéra de briguer un troisième mandat, pourvu que la stabilité et la sécurité règnent», a affirmé Mardoché Lagba, un commerçant de 43 ans. La cérémonie s’est déroulée en présence du chef de l’Etat qui arborait une chemise blanche. «Je veux interpeller les fils et filles du pays, le vote référendaire vous donne l’occasion de décider un avenir meilleur (...), ne laissez pas passer cette occasion», a-t-il lancé depuis la loge réservée aux officiels. M. Touadéra a été élu en 2016 puis réélu en 2020 alors que moins d’un électeur sur trois a eu la possibilité d’aller aux urnes pour des raisons de sécurité. Il est accusé par l’opposition et la rébellion de vouloir, en se faisant réélire en 2025, rester «président à vie» du deuxième pays le moins développé du monde, selon l’ONU.
La Centrafrique est en proie à une guerre civile depuis 2013, quand une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, avait renversé le président François Bozizé. Celui-ci avait ensuite organisé et armé des milices dites anti-balakas, majoritairement chrétiennes et animistes, pour tenter de reprendre le pouvoir.