Dans le cadre du programme de conférences que l’ENSCRBC (Ecole nationale supérieure de conservation et de restauration des biens culturels) de Tipasa, initié pour la célébration du mois du patrimoine, jeudi dernier, il était question d’évoquer l’une des parties importantes du patrimoine culturel national.
Le Sahara, à travers les civilisations et les cultures préhistoriques, du plus ancien outil à la période antique», tel est le thème de l’intervention de l’universitaire Farid Ighilahriz. Nombreux étudiants avaient assisté à la conférence riche et instructive.
Actuellement chercheur au CNRPAH (Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques) depuis 2016, le conférencier avait exercé en qualité de chef de département au parc du Tassili de 2000 à 2003, avant d’être désigné au poste de directeur de l’ONPCA (Office national du parc culturel de l’Ahaggar) et affecté par la suite au poste de directeur du CNRA (Centre national de recherches archéologiques) de 2011 à 2016.
Avant de nous accorder un entretien, l’archéologue, l’anthropologue et chercheur, Farid Ighilahriz, a tenu à rappeler que les terminologies affichées au niveau des sites culturels algériens sont dépassées. La décolonisation de l’archéologie et l’histoire de notre pays s’imposent à présent. La mise à jour sur tous ces plans est d’actualité. La reconstitution des sites archéologiques et historiques qui se trouvent sur tout le territoire algérien est inéluctable.
L’utilisation et l’exploitation des technologies modernes et la numérisation, devra permettre aux scientifiques de léguer toutes ces précieuses informations aux générations futures. Par conséquent, il est du devoir de chacun d’entamer la mission en urgence. Cette mise en valeur du patrimoine culturel national et historique, une richesse inestimable de surcroît, constituera la meilleure stratégie, pour développer le tourisme en Algérie, l’économie nationale et la création des richesses et des emplois.
L’archéologue Farid Ighilahriz, qui avait mené moult recherches dans le vaste territoire algérien depuis des années nous déclare : «Le vaste Sahara algérien, ce vaste territoire aride qui n’a pas été toujours un désert, a participé au berceau de l’humanité par la production des cultures et des civilisations depuis environ plus de 02 millions d’années», explique-t-il. «Ses habitants ancestraux avaient taillé des objets en pierre et avaient innové des techniques de fabrication d’outils.
Ses populations étaient également parmi les inventeurs de l’une des plus vieilles céramiques du monde, qui remontent à 10 000 (dix mille) ans», enchaîne-t-il. «Les habitants du Sahara algérien avaient réalisé des œuvres superbes peintes et gravées avec les grandes qualités esthétiques. D’ailleurs, on reconnaît à l’art rupestre saharien son caractère narratif et d’art élaboré, ajoute-t-il, d’autant plus, il s’est avéré que les populations du Sahara étaient des bâtisseurs.
Elles avaient aménagé et avaient construit toute une variété de monuments funéraires qui représentaient les prémices de l’architecture en dur. L’histoire du peuplement du Sahara, précise notre interlocuteur, est infiniment vaste et complexe. Les différents vestiges et les restes archéologiques nous font découvrir ce qui fait l’originalité de l’histoire de ce vaste territoire du sud de notre pays», conclut le conférencier qui avait répondu aux questions de l’assistance à l’issue de son intervention.
Farid Ighilahriz a achevé son travail afin de céder sa place, selon le programme, à Machane Amine, pour lui permettre à son tour d’animer sa conférence intitulée, «logique d’implantation des villages de l’Oued Abdi». De nombreuses personnes tiennent à assister à la conférence du Pr. Youcef Chennaoui qui aura lieu à l’ENSCRBC de Tipasa jeudi prochain. L’architecte et chercheur animera sa conférence intitulée «Les paysages culturels oasiens en Algérie : une cétégorie de biens à protéger».