Caravane médicale pluridisciplinaire à Ighil Ali : «Soigner, orienter et dépister»

29/05/2022 mis à jour: 09:02
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L’équipe de la caravane médicale

Kousseila Nait Slimane, président de l’association organisatrice, en parle : «En tout donc, près de 80 personnes dont 25 médecins spécialistes, des étudiants en médecine et en pharmacie ont effectué consultations médicales spécialisées et distribué des médicaments sous prescription médicale. 

La journée s’est ponctuée par un peu plus de 350 consultations spécialisées, des campagnes de dépistages du diabète et l’hypertension artérielle, dépistage et sensibilisation sur le cancer du sein et le cancer du col de l’utérus, sensibilisation également sur la diététique et l’hygiène de vie, des examens échographiques, une collecte de sang et des animations pour enfants», dit-il. 

L’équipe médicale qui s’est déplacée à Ighil-Ali était composée de 02 endocrinologues, 02 cardiologues, un gastrologue, une radiologue, 02 chirurgiens viscéralistes, un pédiatre, un orthopédiste, 05 internistes, 02 pneumologues une infectiologue, une dermatologue, une néphrologue, un ORL, une gynécologue obstétricienne, 02 réanimateurs, une psychologue, une diététicienne nutritionniste, des médecins généralistes, des pharmaciens et des étudiants en sciences médicales. Tout ce staff médical bénévole, pour certains venus de très loin, était ravi de découvrir une nouvelle région du pays et, surtout, de se dévouer, d’aider et de rendre service à des citoyens dans le besoin. 

À titre d’exemple, le docteur Houam Mohamed Amir, gastroentérologue, est venu de Constantine la veille pour arriver de nuit, travailler toute la journée pour repartir pour une longue route de plus de 4 heures jusqu’à la ville des ponts. 

La jeune étudiante Zineb Adel, 4e année médecine, en est à sa sixième caravane médicale, nous en parle : «D’une part, on gagne beaucoup sur le plan humain et social à intégrer le mouvement associatif et à servir les autres. 

D’autre part, on apprend beaucoup et on se forme lors de ces caravanes au contact des malades et des autres médecins contrairement à l’hôpital ou nous n’avons pas assez de temps pour cela», dit Zineb qui, à l’occasion, a fait l’observation pertinente que les citoyens consultent en premier lieu pour les maladies cardiovasculaires et pour les maladies digestives, en second lieu. 

Autre observation faite par l’équipe médicale lors des campagnes de dépistage, beaucoup d’hypertendus et de diabétiques ignorent leur état et ne suivent donc aucun traitement, d’où la nécessité de se faire dépister régulièrement dans les centres de santé. 

Il convient également de souligner que les caravanes médicales sont extrêmement utiles aux femmes du milieu rural, car celles-ci n’ont pas toujours l’occasion de sortir du foyer ou du village pour aller consulter. «Lors de cette caravane, nous avons également rajouté le volet de la sensibilisation à l’importance du don de sang. 

Par ailleurs, nous avons remarqué que la plupart des femmes négligent souvent les signes minimes des maladies et ne consultent que pour des formes graves lorsque la maladie a atteint un seuil irréversible. 

C’est souvent le cas pour le cancer du sein, par exemple. Dépisté à temps, il se soigne très bien, mais si on attend, …», dit encore Zineb Adel. 

Pour le docteur Lilia Benzaï, chirurgien, faire des consultations et donner des soins est primordial mais le côté humain prime sur tout. «Le médecin n’est pas une machine, c’est un être humain, un Algérien avant tout et il est là pour donner de sa personne, voir les citoyens chez eux. Nous faisons aussi beaucoup d’écoute et le fait d’orienter, de rassurer est une aide précieuse pour beaucoup de gens. 

Le premier processus pour une qualité de soins et de bien orienter le malade, car les structures sanitaires sont partout, mais elles sont souvent saturées», affirme Lilia Benzaï qui se dit également très fière de voir ainsi de jeunes collègues s’investir dans cette mission d’aide et d’écoute qui redonne espoir. « La solidarité ce n’est pas seulement de donner aux plus démunis, c’est de s’entraider.

 C’est du gagnant-gagnant. Je pense que ce n’est que le début et le meilleur est à venir », conclut-elle. De son côté, Dr Yessad, nutritionniste, préfère mettre l’accent sur le régime alimentaire des Algériens en général. «Nous avons reçu beaucoup plus des diabétiques et des gens qui souffrent d’obésité et de surpoids. Il y a certaines erreurs d’ordre nutritionnel.
 

Nos habitudes alimentaires ont beaucoup changé et notre régime contient de plus en plus de sucre et de gras comme en occident. Nous mangeons beaucoup plus dehors et nous bougeons de moins en moins, moins d’activité physique de plus de consommation de produits industriels », dit-elle. 

La journée s’est terminée par une remise de diplômes d’honneur symboliques aux participants, une photo de groupe et la promesse d’organiser une autre caravane médicale dans une autre région isolée en automne prochain, lorsque les conditions météorologiques seront plus supportables.   
 

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