Cette station améliorera les capacités d’approvisionnement en eau potable de plusieurs wilayas du centre du pays, dont Boumerdès, Alger et Tizi Ouzou.
Les travaux de la nouvelle station de dessalement de l’eau de mer (SDEM) de cap Djenet avancent bon train. Intransigeantes sur les délais, les autorités font tout pour que cette station, d’une capacité de production de 300 000m3/j, soit livrée à temps, c’est-à-dire en décembre 2024. Il y a un mois, un responsable à la direction locale de l’hydraulique a estimé à 20% le taux d’avancement du projet.
Même le wali, Fouzia Naâma, s’est montré récemment optimiste à ce sujet, elle qui a déjà visité le chantier à maintes reprises afin d’éviter les retards et lever les obstacles. «S’il n’y aura pas de contraintes, le projet sera achevé comme prévu à la fin de l’année», a-t-elle indiqué la semaine dernière lors de la mise en service de trois stations de pompage sur les hauteurs de Tidjlabine.
Selon les explications fournies sur place, ces stations serviront à l’alimentation de 5000 habitants ayant beaucoup souffert des pénuries du précieux liquide. Mme la wali a rappelé que la SDEM de cap Djenet permettra d’améliorer les capacités d’approvisionnement en eau potable de plusieurs wilayas du centre du pays, citant Boumerdès, Alger et Tizi Ouzou.
On se rappelle que la première pierre de ce projet hautement stratégique pour la sécurité hydrique du pays a été posée en juillet 2023 par le président de la République à l’occasion des festivités du 61e anniversaire de la fête de l’indépendance et de la jeunesse.
La station sera dotée de 10 unités et devra couvrir les besoins en eau potable de trois millions d’habitants. Elle sera réalisée sur une superficie de 16 ha par deux grandes entreprises nationales, à savoir la société nationale de génie civil et du bâtiment (GCB) et la société nationale des grands travaux aux puits (GTP).
A noter que quatre stations similaires sont en cours de réalisation dans les wilayas d’Oran, Tipasa, Béjaïa et El Tarf. Ces projets permettront à l’Algérie de garantir 65% de ses besoins en eau potable à l’horizon 2030.
Dans la wilaya de Boumerdès, l’AEP reste encore une préoccupation majeure dans plusieurs localités. Certes, la situation s’est améliorée légèrement après la mise en service de la station de dessalement de Corso, mais beaucoup reste à faire dans ce domaine. La wilaya connaît un déficit de 100 000 m3/j, selon un responsable de l’ADE.
Outre le dessalement, les autorités locales se tournent vers les forages, seule alternative face à la baisse du niveau des barrages. La direction de l’hydraulique prévoit la réalisation de 11 nouveaux forages incessamment, dont 4 à Hammadi et 4 autres à Khemis El Khechna. La wilaya compte déjà une centaine, dont un tiers nécessite des travaux de réhabilitation et de rénovation de leurs équipements. Ces sources souterraines fournissent 30% de la quantité d’eau consommée journellement par la wilaya.