Cette fois, c'est trop. Comme disent les Anglais : «Enough is enough.» La Confédération africaine a dépassé les limites en interdisant aux entraîneurs et journalistes algériens de poser des questions et de répondre en arabe en conférence de presse lors des compétitions organisées sous l'égide de la CAF.
Dimanche à Dakar (Sénégal), en marge de la conférence de presse d'après match Jaaraf de Dakar - USM Alger, l'officier média de la CAF sur injonction de confrères sénégalais a interdit à Nabil Maaloul, coach de l'USM Alger, de répondre aux questions posées en arabe par des envoyés spéciaux de la presse nationale.
Ce grave incident n'est pas le premier du genre. Au Cameroun (CAN-2022 ), Côte d'Ivoire (CAN-2023), des officiers média CAF ont usé de leur autorité pour refuser aux journalistes algériens de s'exprimer dans leur langue maternelle. Cette attitude dénote de leur méconnaissance (les officiers média CAF) absolue des statuts de la CAF qu'ils enfreignent à chaque fois que les Algériens veulent s'exprimer, dans leur langue, en conférence de presse.
L'incompétence et l'ignorance finiront par ruiner l'instance faîtière du football continentale. Ses membres chargés de l'organisation des conférences de presse et tout ce qui va avec ignorent ce qu'imposent les statuts de la CAF. C'est dramatique. Comment un officier média de la CAF peut-il interdire l'utilisation de la langue arabe lors des compétitions de la CAF.
Il lui suffit de prendre connaissance de l'article 3 des statuts de la CAF de mars 2021 qui traite des langues officielles de l'institution pour savoir que «les langues officielles de la CAF sont le français, l'anglais et l'arabe» (article 3, alinéa 1) et que «tous les documents officiels de la CAF adressés aux associations sont rédigés en français, en anglais et ou en arabe (alinéa 2), «les langues officielles de l'assemblée générale sont le français, l'anglais, l'arabe et le portugais ( alinéa 3 )».
Donc, dans tous les cas la langue arabe peut être utilisée en toute circonstance dans les activités de la CAF. Alors pourquoi cet ostracisme contre une langue que la CAF reconnaît comme officielle ? La Fédération algérienne de football (FAF) doit exhorter la CAF à respecter immédiatement ses propres statuts et mettre fin aux dépassements en la matière enregistrés à l'ombre de la bénédiction des responsables de la Confédération. Ça suffit. (*) Trop c'est trop