Câbles sous-marins rompus : la Finlande interdit le pétrolier suspect, Eagle S, de naviguer à cause de graves «défaillances»

08/01/2025 mis à jour: 19:34
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Le navire, précédemment saisi par la police dans le cadre de son enquête pour sabotage, ne pourra pas «opérer tant que les graves défaillances constatées n’auront pas été corrigées», d’après l’agence finlandaise des Transports et communications.

Les autorités finlandaises ont interdit la navigation au pétrolier Eagle S, suspecté d’appartenir à la « flotte fantôme » russe et d’avoir provoqué des dégradations sur cinq câbles sous-marins. Cette décision, annoncée mercredi, fait suite à la détection de « graves défaillances » lors d’une inspection technique. Le navire, précédemment saisi par la police dans le cadre d’une enquête pour sabotage, restera immobilisé jusqu’à ce que toutes les anomalies relevées soient corrigées, a précisé l’agence finlandaise des Transports et Communications dans un communiqué officiel.

L’inspection réalisée par les agents de Traficom a mis en évidence 32 défaillances majeures affectant la sécurité du navire. Parmi ces problèmes, les inspecteurs ont relevé des insuffisances dans le système de protection contre les incendies, le dispositif de navigation, ainsi que la ventilation de la salle des pompes. Selon Sanna Sonninen, directrice de la navigation maritime, ces réparations nécessiteront une assistance extérieure et prendront un temps considérable.

Le navire Eagle S, qui bat pavillon des îles Cook, est soupçonné d’avoir endommagé un câble électrique ainsi que quatre câbles de télécommunications le 25 décembre dernier. Actuellement stationné à l’est d’Helsinki, près de la ville portuaire de Porvoo, le pétrolier aurait intentionnellement laissé traîner son ancre sur plusieurs dizaines de kilomètres de fond marin, selon les investigations menées par la police finlandaise. L’ancre a été remontée le 6 janvier et placée sous la garde des autorités.

Par ailleurs, huit membres d’équipage du Eagle S sont actuellement soupçonnés d’être impliqués dans ces actes de sabotage. Ils se trouvent sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire finlandais le temps que l’enquête suive son cours. Les autorités cherchent à préciser les circonstances exactes des dégradations et les conséquences sur les infrastructures concernées.

Vendredi, la police finlandaise a annoncé que les opérations de recherche sous-marine touchaient à leur fin en ce qui concerne l’étude des fonds marins affectés. Ce type d’incidents, qui se multiplient en mer Baltique, inquiète particulièrement la Finlande et la Suède, deux pays récemment entrés dans l’Alliance atlantique (OTAN).

La justice suédoise a également ouvert une enquête concernant le vraquier chinois Yi Peng 3, suspecté d’avoir provoqué la rupture de deux câbles de télécommunications les 17 et 18 novembre dans les eaux suédoises de la mer Baltique.

Ces actes de sabotage ciblant des infrastructures critiques, notamment énergétiques et de communication, sont interprétés par de nombreux experts et responsables politiques comme faisant partie d’une stratégie de « guerre hybride » menée par la Russie contre les pays occidentaux. La mer Baltique, bordée par plusieurs membres de l’OTAN ainsi que par la Russie, est un théâtre stratégique où les tensions géopolitiques ne cessent de s’intensifier.

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