Au moins cinquante civils sont morts dans une attaque de djihadistes présumés dans la nuit de samedi à dimanche contre le village de Seytenga, dans le nord du Burkina Faso, a indiqué hier le porte-parole du gouvernement Lionel Bilgo, cité par l’AFP.
«L’armée a passé en revue l’ensemble des maisons et jusque-là, 50 corps ont été retrouvés», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse , craignant un bilan «plus lourd».
Seytenga a déjà été frappé jeudi par une attaque jihadiste qui avait tué onze gendarmes. Selon des organisations humanitaires dans le nord du pays, 3000 personnes ont été recueillies dans des villes voisines depuis dimanche après avoir fui Seytenga. Il s’agit de l’une des attaques djihadistes les plus meurtrières depuis la prise de pouvoir du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba dans un coup d’Etat fin janvier.
Il a alors renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, devenu largement impopulaire et accusé d’inefficacité contre l’insécurité. Deux attaques ont notamment marqué les esprits : la plus meurtrière de l’histoire du pays, contre le village de Solhan (nord-est) en juin 2021, qui a tué 132 personnes selon le gouvernement et celle d’Inata (nord) en novembre 2021 où 57 gendarmes ont été tués.
Cette dernière attaque a provoqué un électrochoc dans l’armée, qui avait pris le pouvoir quelques semaines plus tard. Après l’arrivée au pouvoir du lieutenant-colonel Damiba, qui a voulu faire de la sécurité «sa priorité», les attaques de ces mouvements affiliés à Al Qaîda et l’Etat islamique avaient marqué le pas. Mais elles ont repris et tué près de 300 civils et militaires ces trois derniers mois.
Le nord et l’est du pays, frontaliers du Mali et du Niger sont les régions les plus touchées par la violence djihadiste.
Samedi, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Pama (est) pour dénoncer «l'abandon» de cette partie du pays, «assiégée» selon eux par des groupes djihadistes depuis février dernier.
Plusieurs communes du nord et de l’est, telles que Djibo, Titao ou Madjoari sont placées sous blocus par des djihadistes. Depuis 2015, les attaques attribuées aux djihadistes ont fait plus de 2000 morts et près de deux millions de déplacés au Burkina Faso.