Burkina Faso : 18 soldats tués dans une embuscade et explosion d’un engin artisanal

22/03/2022 mis à jour: 11:30
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Dix-huit soldats burkinabè ont été tués dimanche lors de deux incidents distincts dans l’est du Burkina Faso, treize dans une embuscade de djihadistes présumés, et cinq lors du passage de leur véhicule sur un engin explosif improvisé (IED), selon l’armée et des sources sécuritaires, relayées hier par l’AFP. 

Ces incidents confirment un regain de violences au Burkina, avec une soixantaine de victimes civiles et militaires en dix jours dans le nord et l’est du pays. «Une unité militaire engagée dans une opération de sécurisation dans la région de l’Est a été accrochée à une vingtaine de kilomètres à l’est de Natiaboani, ce dimanche 20 mars 2022»,a indiqué un communiqué des forces armées. «Au cours des combats, 13 militaires ont malheureusement été mortellement touchés et 8 autres ont été blessés», a affirmé l’armée. Natiaboani est une commune rurale située à une soixantaine de kilomètres au sud de Fada N’Gourma, chef-lieu de la région de l’Est, régulièrement visé par des attaques de groupes armés depuis 2018.

 Dimanche soir, un peu plus au sud, près des frontières du Ghana et du Togo, un «véhicule d’une unité des forces de défense et de sécurité, en mission de sécurisation a sauté sur engin explosif improvisé», a indiqué une source sécuritaire. «L’incident a fait cinq morts parmi les éléments du 31e Régiment d’Infanterie Commando (31 RIC) de Tenkodogo qui menaient l’opération (de sécurisation). Deux autres ont également été blessés dans cette attaque», a précisé cette source. Une autre source sécuritaire a confirmé la mort de «cinq militaires, dont un officier». 
 

Le 24 janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, souvent accusé d’être inefficace face à la violence djihadiste. Mais après une relative accalmie, le nouveau chef de l’Etat, qui a fait de la lutte antidjihadiste une priorité, se retrouve confronté à son tour à des attaques meurtrières. La semaine dernière, l’armée burkinabè avait reconnu une «légère dégradation» de la situation sécuritaire, «avec la persistance des attaques contre les populations et la dégradation d’infrastructures électriques et de téléphonie mobile». 

Dans le sillage du Mali et du Niger, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements djihadistes, affiliés à Al Qaîda et au groupe Etat islamique, qui ont fait plus de 2000 morts dans le pays et contraint au moins 1,7 million de personnes à fuir leurs foyers.

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