Circulez, il n’y a rien à voir. La Commission européenne a adressé ce vendredi 14 juillet une fin de non-recevoir au gouvernement français qui réclamait l’annulation du recrutement controversé de l’Américaine Fiona Scott Morton pour la régulation des géants de la tech.
La demande de Paris a pourtant été reprise par les chefs des quatre principaux groupes politiques au Parlement européen qui dénoncent à la fois un risque de conflit d’intérêts et celui d’une ingérence de Washington avec l’arrivée à un poste-clé de cette ex-consultante et ancienne cadre de l’administration Obama. «La décision a été prise. Nous ne voyons pas de raison de la reconsidérer», a déclaré la porte-parole de la Commission, Dana Spinant, lors d’un point de presse quotidien. L’Exécutif européen, présidé par Ursula von der Leyen, avait annoncé mardi que Fiona Scott Morton, professeure d’économie à l’université de Yale, avait été choisie comme nouvelle économiste en chef à la Direction générale de la concurrence.
La nomination a provoqué des réactions indignées, en particulier en France. Des élus de tous horizons politiques ont épinglé ses anciennes fonctions de responsable de l’analyse économique à la division antitrust du ministère américain de la Justice, entre mai 2011 et décembre 2012, ou de consultante pour des grands groupes de la tech comme Amazon, Apple et Microsoft. Les eurodéputés français de tous bords ont haussé le ton. «La régulation du numérique est un enjeu capital pour la France et pour l’Europe.
Cette nomination mérite d’être reconsidérée par la Commission», a réagi jeudi soir la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Au Parlement européen, les chefs des groupes PPE (droite), S&D (sociaux-démocrates), Renew (centristes et libéraux) et Verts ont également écrit à la Commission pour lui demander «d’annuler cette décision».