Boumerdès : Le P/APC jette l’éponge

16/03/2023 mis à jour: 04:21
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Donné comme partant depuis quelques semaines, le P/APC de Boumerdès a démissionné hier de son poste.

Sa décision a été présentée à l’Assemblée populaire communale le même jour, laquelle en a pris acte par délibération avant de la transmettre au wali, comme le prévoit l’article 73 du code communal. Elu sur une liste d’indépendants, Hamid Ighil a justifié sa décision par «des raisons personnelles et des soucis de santé», précise un de ses adjoints.

Dans les coulisses, beaucoup évoquent des pressions et un climat de travail intenable eu égard aux luttes d’intérêts et les blocages qui ont toujours caractérisé la gestion de la commune.

Il est vrai que le poste de P/APC dans cette ville balnéaire est très prisé, mais ses occupants finissent souvent par jeter l’éponge ou devant les tribunaux pour répondre de leurs actes de gestion. A quelques exceptions près, tous les ex-P/APC de cette municipalité ont eu des démêlés avec la justice.

La dernière affaire en date a été jugée en février dernier au tribunal de Sidi M’hamed, où trois anciens maires ainsi que l’ex-wali Abderrahmane Madani Fouatih ont été condamnés à des peines de prison ferme. Réputée pour être une ville universitaire, Boumerdès a vu son aura ternie à maintes reprises par les scandales de corruption.

Si ce ne sont pas le foncier et les permis de construire, ce sont les pots-de-vin et le favoritisme dans l’attribution des marchés publics qui mènent les édiles et les cadres de la commune devant les tribunaux. Malgré son statut de chef-lieu de wilaya et son aisance financière, la localité patauge dans des problèmes insurmontables.

De nouvelles cités et des promotions immobilières ont poussé partout ces dernières années mais les équipements publics ne suivent pas. Il n’y a pas longtemps, le désormais ex-P/APC a révélé que beaucoup de promoteurs immobiliers se dérobent à leurs obligations quand il s’agit de payer les taxes de la voie ou les droits de raccordement au réseau d’assainissement.

Aujourd’hui, même le site mythique du Rocher noir est dépourvu du strict minimum. Une enveloppe de plus de 45 millions de dinars a été dégagée en 2017 pour son aménagement, mais les travaux tardent toujours à débuter. A noter enfin que le maire démissionnaire devra être remplacé dans un délai de 10 jours maximum, selon les modalités prévues à l’article 65 bis du code communal.  

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