Boumerdès : La production de raisin en forte baisse

01/08/2023 mis à jour: 02:50
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Plus de 50% du raisin écoulé sur le marché national provient de Boumerdès

Comme beaucoup d’autres cultures, la viticulture a été durement impactée par les derniers épisodes caniculaires. A Boumerdès, les dégâts sont énormes, notamment au niveau des champs palissés, très exposés  à la chaleur. 

Fêté chaque année pour l’abondance de la production, le raisin de table commence déjà à se faire rare sur le marché. Connus pour être les principaux producteurs de ce fruit à l’échelle nationale, les viticulteurs de la région comptent les pertes. 

Ce qui a résisté à la sécheresse des mois passés a fini par céder face à la chaleur exceptionnelle et les incendies de la semaine dernière. La production pourrait baisser de 40% ou plus par rapport à l’année précédente, se désole Youcef Oumellal, président de l’association locale des vignerons. Principale région viticole du pays, la wilaya de Boumerdès produit plus de 50% des besoins du marché national en ce fruit de saison très prisé. Les champs de raisin, toutes variétés confondues, occupent 29% de la superficie des terres agricoles utiles. 

Les ravages causés par les pics de chaleur vont donc influer négativement sur les prix, déjà très élevés. «Nous n’avons jamais vécu une saison pareille. L’Etat doit nous aider à faire face à cette situation exceptionnelle, sinon nous ne pouvons pas nous relever, car le dernier des viticulteurs à 100 millions de dette à rembourser  aux fournisseurs d’engrais et de produits phytosanitaires», dira Saïd (48 ans), paysan de Naciria. Sise sur les hauteurs de la ville, son exploitation offre un décor de fin d’automne. 

Tout a été grillé et devenu jaune à cause du sirocco. Les grappes de raisin semblent avoir subi une opération de séchage. Saïd évalue le manque à gagner à plus de 300 millions de centimes, soulignant qu’il s’attendait à un rendement de 200 quintaux.  «Les pluies de fin mai étaient salvatrices, mais la situation a viré à la catastrophe depuis mi-juillet. 

Les derniers incendies ont tout brûlé à distance», relate-t-il avec désarroi. A la direction de l’agriculture, on apprend que les dégâts varient d’une commune à une autre. Les champs viticoles d’Ouled Haddadj seraient les plus touchés, suivis par ceux des localités de Bordj Menaiel, Naciria, Ouled Aissa, etc. «C’est le raisin Red Globe qui est le plus touché par la calamité. 

On dirait que tout est passé sous le chalumeau», dira Mohamed (53 ans) de Rouafaâ, au sud de Bordj Menaiel, précisant qu’aucun représentant de l’Etat n’est venu s’enquérir de la situation sur le terrain. «Nos services sont en train d’établir un recensement concernant les agriculteurs touchés par les inondations, la sécheresse et les incendies. Pour les inondations, nous avons déjà envoyé une quarantaine de dossiers au ministère, mais on ne sait rien des modalités et des conditions d’indemnisation», précise le directeur de la DSA, Bouissri Abderrahmane. En attendant, les paysans tentent de sauver ce qui peut l’être. 

Si certains ont la chance d’avoir des forages, beaucoup d’autres recourent aux citernes. «Chaque jour j’achète 5 ou 6 citernes de 12 000 litres. Cela me revient 30 000 DA/j», confie un paysan de Ghomrassa. Du côté de Dellys et ses environs, les pertes sont minimes, mais beaucoup de paysans vivent la peur au ventre, scrutant les bulletins météo de crainte de subir d’autres épisodes caniculaires à l’avenir. 
 

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