Bouira : L’agriculture de montagne, entre potentiel et réalités éprouvantes

12/10/2024 mis à jour: 15:57
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Des actions concrètes doivent être entreprises pour garantir l’avenir de l’agriculture de montagne - Photo : D. R.

Les agriculteurs, souhaitant diversifier leurs productions et développer de nouvelles filières, se heurtent à un manque de ressources financières et d’accompagnement.

L’agriculture de montagne dans la wilaya de Bouira, bien qu’elle renferme un potentiel considérable, se heurte à des défis majeurs qui entravent son développement et son rayonnement. Malgré «les recommandations des expert» encourageant cette forme d’agriculture en vue d’assurer l’autosuffisance alimentaire et d’éviter à l’Etat des investissements colossaux souvent inefficaces, la situation sur le terrain est préoccupante. Pourtant, elle représente une opportunité unique pour le développement économique et la sécurité alimentaire.

Cependant, les dysfonctionnements dans la gestion des filières et des affaires agricoles doivent être corrigés. Les pouvoirs publics doivent s’engager à investir dans cette direction, en offrant un soutien réel et durable aux agriculteurs. Sans cette prise de conscience et ces efforts, les initiatives pour atteindre l’autosuffisance alimentaire risquent de rester vaines, laissant les agriculteurs lutter seuls contre des défis structurels majeurs et l’Etat continuer à engager des sommes considérables dans des programmes peu efficaces.

La gestion des filières agricoles et des affaires du secteur laisse en effet à désirer, ce qui impacte gravement les agriculteurs. Les producteurs de montagne, souvent issus de milieux précaires, s’efforcent d’exploiter chaque parcelle de terre disponible pour répondre à la demande croissante de produits locaux.

Cependant, leur activité est compromise par le manque de soutien technique et de formation adéquate. «Pour bénéficier d’un soutien, comme la plantation, des ruches et autres aides, il faut s’armer de beaucoup de patience», a regretté un citoyen rencontré dimanche dernier devant la chambre d’agriculture de la wilaya de Bouira. Se plaignant de l’absence d’interlocuteurs, les «détenteurs de cartes d’agriculteurs et d’adhérents», se posent des questions. «Cela fait des années que nous n’avons pas bénéficié d’une aide et d’un soutien de l’Etat», a-t-on dénoncé.

Les organismes responsables, tels que la direction des services agricoles (DSA) et la chambre, peinent à mettre en place des stratégies claires et efficaces pour accompagner ces producteurs. Les agriculteurs, souhaitant diversifier leurs productions et développer de nouvelles filières, se heurtent à un manque de ressources et d’accompagnement. Cette absence d’accompagnement engendre une perte de confiance parmi les producteurs, qui, face aux difficultés, finissent par abandonner leurs projets et activités agricoles.

Manque de coordination 

Un autre aspect préoccupant est la désorganisation des filières de production. La coordination entre les différents acteurs, incluant agriculteurs, coopératives et institutions publiques, est insuffisante. Les agriculteurs, investissant temps et ressources, se retrouvent souvent dans un dédale bureaucratique, sans véritable orientation. Les initiatives ponctuelles, bien que louables, manquent de continuité et d’un cadre stratégique qui pourrait véritablement favoriser le développement de l’agriculture de montagne.

Pourtant, le développement des filières apicoles, l’oléiculture et autres exploitations situées en zone de montagne et des Hauts-Plateaux est «plus que nécessaire», a rappelé le ministre de l’agriculture lors de sa visite dans la région en juin dernier, tout en soulignant que l’Algérie est «capable non seulement de produire en exploitant toutes les potentialités, mais surtout de garantir son autosuffisance alimentaire». 

«Il est impératif de revoir la stratégie agricole en faveur de l’agriculture de montagne. Les pouvoirs publics doivent reconnaître l’importance de soutenir cette activité non seulement pour garantir la sécurité alimentaire, mais aussi pour dynamiser l’économie locale», a estimé un cadre du secteur. En mobilisant les ressources et en mettant en place des programmes adaptés aux spécificités de la montagne, il serait possible d’améliorer significativement la situation des agriculteurs en zone reculée. 
 

 

 

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