Après avoir mis de très longues années à se dessiner, les travaux de réalisation d’un pont servant à relier les communes de Boudjellil et de Tazmalt au lieu-dit Ichiqar Ugawa ont été entamés il y a quelques semaines, pour un délai de réalisation de 14 mois.
Du fait qu’elle constitue un raccourci idéal entre les deux rives de Oued Sahel et qu’elle permet d’éviter de passer, au Nord, par Maillot et Chorfa et, au Sud, par Allaghan, cet itinéraire, d’à peine trois kilomètres, qui traverse le cours d’eau de Oued Sahel sur des dalots et de buses de fortune, est actuellement empruntée quotidiennement par des milliers d’automobilistes pour rejoindre Tazmalt.
Des usagers qui viennent principalement des localités des Ath Mansour, Lemhir, Mansourah, Bordj Bouarreridj ou Bouira et qui choisissent de quitter la pénétrante autoroutière de Béjaïa à l’échangeur de Beni Mansour pour rejoindre Tazmalt par Boudjellil plutôt que par celui d’Aftis-Bouaziz qui constitue un long détour.
Cet ouvrage revêt une importance capitale pour les populations de deux rives de l’Oued Sahel qui attendent de le voir se concrétiser très rapidement et leur éviter un long détour via les villages d’Aftis (Bouaziz) et Allaghan pour rejoindre Tazmalt d’autant que ce tronçon est aujourd’hui très encombré depuis l’ouverture de l’échangeur provisoire de l’autoroute au niveau de la commune d’Aït Arzine.
Avec la réalisation de ce pont, il sera techniquement possible et facile de le transformer en échangeur d’autoroute pour desservir la RN 26 et toute la région de Tazmalt trop éloignée de l’échangeur d’Aït Arzine. Rencontré au chef-lieu de commune à l’occasion de la Journée internationale du handicapé, Lebsir Kamel, président de l’APC de Boudjellil, nous a appris qu’une proposition a été faite en ce sens afin de réaliser un échangeur de la pénétrante autoroute de Béjaia sur ce même site d’Ichiqar.
Une commission de wilaya s’est même déplacée sur les lieux pour étudier la faisabilité de la chose. Nul doute que s’il venait à être réalisé, cet échangeur desservirait toute cette partie de la vallée de la Haute Soummam qui comprend la daïra de Tazmalt, les localités de Chorfa et Toghza mais surtout la zone industrielle de Boudjellil sise dans la partie sud de la commune. «La zone industrielle de Boudjellil en est actuellement aux raccordements en gaz et en électricité.
Pour le moment, tous les efforts des pouvoirs publics sont concentrés sur la zone industrielle d’El Kseur dont les travaux de viabilisation sont très avancés et en partie presque achevés. Je dois souligner que, malheureusement, le budget de 250 milliards de centimes alloué à la zone industrielle de Boudjellil a été réaffecté à celle d’El Kseur. Maintenant, que ce projet est terminé, l’attention des pouvoirs publics doit revenir à la zone industrielle de Boudjellil dont on connaît l’importance pour le développement de la région», a affirme Kamel Lebsir.
D’une superficie de 177 hectares, extensibles à 300 hectares, la zone industrielle de Boudjellil est idéalement située à l’entrée des Portes de fer, ce carrefour stratégique qui dessert la wilaya de Bordj Bou Arréridj, Sétif, les Hauts-Plateaux, Béjaïa et la vallée de la Soummam ainsi que les wilayas de Bouira, Boumerdes, Blida et Alger. Kamel Lebsir s’est également exprimé sur la décharge sauvage d’Ichiqar qui accueille actuellement les ordures ménagères de Boudjellil et Tazmalt et qui occupe plusieurs hectares de part et d’autre de l’Oued Sahel tout en constituant l’un des plus grands désastres écologiques sur le plan régional. «Le Centre d’enfouissement technique, CET, qui devait être réalisé dans notre commune a été délocalisé par les autorités de wilaya vers une autre commune sans demander notre avis en tant que premiers responsables de la commune de Boudjellil.
Suite à de nouveaux échanges de courriers, nous avons proposé neuf lots de terrain pour accueillir ce projet, mais les services des forêts ont émis des oppositions en arguant que ces lots leur appartiennent. Nous avons proposé que les lots choisis soient déclassés étant donné que ce projet d’utilité publique revêt une grande importance pour la région», dira M. Lebsir.