Après deux ans de confinement, des flux importants de vacanciers seront attendus dans quelques semaines, impliquant les risques d’accidents, de noyades et d’intoxications alimentaires.
Un immense dispositif de moyens de lutte contre les incendies, impliquant plusieurs secteurs, dont la DTP, la DSA et la Protection civile est fin prêt pour intervenir sur des feux de forêt, des récoltes, des noyades, des accidents de la circulation, des intoxications, particulièrement en cette conjoncture marquée par la faible pluviométrie et surtout par la flambée des prix du blé sur le marché mondial. Bref, des moyens d’exception sont réquisitionnés pour faire face à une conjoncture d’exception.
Une virée aux différents stands de la campagne de sensibilisation, organisée récemment sur l’esplanade de la Citadelle dans la ville de Bordj Bou Arréridj, nous a permis d’avoir une idée sur les défis à relever face à la morosité de la conjoncture.
«Nous sommes déployés particulièrement cette année sur l’ensemble du territoire national, pour sensibiliser les citoyens en cette période difficile qui coïncide avec la sortie de la crise sanitaire, ce qui engendrerait des flux de vacanciers, confinés depuis deux ans, attendus sur les routes, les plages et dans les fêtes familiales, impliquant des accidents, des noyades et des intoxications alimentaires.
En sus de la colonne mobile, toutes les unités sont sur le qui-vive pour optimiser la préservation des récoltes et du patrimoine sylvestre des feux de forêts durant la saison estivale, et au-delà», ont indiqué à El Watan les capitaines Youcefi et Benamzal, chargés ds la communication à la Direction générale de la Protection civile, en nous communiquant le bilan national de l’année 2021 de leurs services, soit 39 727 interventions pour la prise en charge de 21 715 cas d’accidents de la circulation ayant causé la mort de 647 personnes et 27620 autres blessées, alors que 9052 incendies (forêts, maquis, récoltes, arbres fruitiers, palmeraies et bottes de foin ) ont été enregistrés avec la perte de 100 000 hectares de couvert végétal .
Juguler tout départ de feu
Pour la surveillance des plages et des points de baignade, 36 915 interventions ont été effectuées, permettant le sauvetage de 25 855 personnes de noyade, et déplorant le décès de 95 personnes, dont 53 dans des plages interdites et 42 dans des plages surveillées, ainsi que 20 décès hors horaires de surveillance et 84 ont péri dans des mares et étangs.
Un peu plus loin, même son de cloche chez les responsables du stand de la direction des services agricoles (DSA), qui ne manquent pas de mesures et d’arguments pour protéger les récoltes en ces temps durs. Ils indiquent que sur une superficie globale de 53 093 hectares cultivés, il est attendu 13 quintaux de blé dur contre 2 q l’an dernier, la hausse de la prévision s’explique par les dernières pluies qui ont été bénéfiques.
«Si lors des saisons précédentes, nous tentions de sauver quelques hectares de récoltes, dans les pires des cas, l’État recourait à l’importation pour subvenir aux besoins des populations, cette année la donne a changé. La sécheresse sévit depuis longtemps, et le marché mondial du blé est affecté, donc le risque de voir les prix flamber est envisageable. La circonspection est de mise. Nous ne laisserons le moindre épi, le moindre grain de blé partir en fumée», nous dit un cadre de la DSA.
La Conservation des forêts n’était pas en reste dans cette campagne de sensibilisation exceptionnelle où «d’énormes moyens ont été réquisitionnés pour juguler tout départ de feu, tout en contrôlant le patrimoine faunistique et en veillant au respect de la carte cynégétique, à travers l’organisation des battues à blanc», selon M. Bendjeddou, chargé de communication à la Conservation des forêts. D’autres stands, des Travaux publics, des associations de protection des consommateurs et autres associations caritatives, de lutte contre la drogue... ont marqué leur présence dans cette grande campagne.