Biopic Monsieur Aznavour : Sa longue quête de gloire portée à l’écran

20/10/2024 mis à jour: 12:56
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Les salles clairsemées, les doutes et soudain, le succès qui emporte tout : le film Monsieur Aznavour, en salles en France mercredi puis en Belgique, raconte l’éreintante quête de gloire du chanteur de La Bohème, devenu star mondiale sur le tard.

 Mort en 2018 à 94 ans, Charles Aznavour n’a jamais caché combien la route fut longue avant les concerts à guichets fermés, les duos avec Sinatra et les voitures de luxe. «Quels sont mes handicaps ? Ma voix, ma taille, mes gestes, mon manque de culture et d’instruction», listait-il dans son autobiographie. 

Cette ascension par vents contraires irrigue le copieux et très classique biopic que le chanteur Grand Corps Malade et son coréalisateur Mehdi Idir consacrent, pour leur troisième réalisation en tandem, à ce fils d’Arméniens né à Paris qui écoula 100 millions d’albums et signa quelques monuments de la chanson française (Emmène-moi, Je m’voyais déjà...). 

Des premiers pas hésitants dans le music-hall jusqu’à la gloire planétaire, l’acteur franco-algérien Tahar Rahim compose un Aznavour bourreau de travail, consumé par un désir de revanche sur tous ceux qui ne croyaient pas en lui. «On ne peut pas vaincre dix-sept heures de travail par jour», dit-il dans le film. L’acteur césarisé d’«Un Prophète» a lui-même donné de sa personne, transformant sa gestuelle pour faire revivre Aznavour, avec qui la ressemblance physique est pourtant très lointaine. 

L’acteur a également dû se soumettre à six mois de préparation intensive, apprenant le piano et chantant six à huit heures par semaine afin d’interpréter lui-même les tubes d’Aznavour. La première partie du film montre comment Edith Piaf le prend sous son aile alors qu’il peine à joindre les deux bouts avec son complice pianiste Pierre Roche (Bastien Bouillon). 

Incarnée avec panache par Marie-Julie Baup, la «Môme» va faire grandir Aznavour sans l’épargner, lui conseillant ainsi de refaire un nez qu’elle juge disgracieux. 

Plutôt qu’un biopic balayant — au risque de survoler — 90 années d’une très riche existence, les deux réalisateurs ont un temps envisagé le choix, plus radical, de centrer leur film sur les seules années de galère, avant de renoncer pour montrer plus scolairement sa bascule vers le succès. Le film, coproduit par un gendre d’Aznavour, brosse par ailleurs le portrait d’un chanteur à l’étroit dans sa vie de famille. «Si je dois tout négliger autour de moi alors je le ferais», dit son personnage. 

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