Biologie médicale et diagnostic des pathologies : Une activité à protéger de l’informel

05/06/2022 mis à jour: 05:24
1502

La place de la biologie médicale dans le diagnostic de plusieurs maladies est aujourd’hui de plus en plus appuyée par les spécialistes, et la pandémie de Covid-19, qui a ébranlé le monde, en est l’exemple, insistent-ils. 

Le Syndicat algérien des laboratoires d’analyses médicales (Salam) a organisé jeudi sa première journée scientifique, qui a été justement consacrée à ce thème d’actualité. Des communications portant sur le diagnostic virologique du Sars-CoV-2 à travers le RT/PCT, la sérologie et le rôle de la biologie médicale dans la prévention des complications, notamment les thromboemboliques ont été au centre des débats de cette journée. 

«Cette première rencontre nous permet d’être en contact avec nos confrères les biologistes médicaux du secteur privé et public, pour débattre de toutes les questions liées à l’activité dans le but de l’améliorer afin d’offrir les meilleures prestations à nos patients», lance le Dr Yacine Mizi Oualoua, président du syndicat. 

Et d’ajouter : «Cette journée scientifique est une opportunité pour faire connaître notre syndicat et défendre la profession, notamment en luttant contre l’activité illégale de la biologie médicale, participer à l’élaboration de la loi sanitaire, notamment pour les modalité d’ouverture des laboratoires d’analyses médicales afin de réglementer l’activité.» 

Et d’appeler à la création d’une instance qui sera chargée de gérer au niveau local et régional les laboratoires d’analyses, notamment à travers la mise en place d’un numerus clausus. Cette première journée scientifique a été justement consacrée à la pandémie de Covid-19 , a-t-il souligné, en mettant en exergue le rôle joué par les laboratoires d’analyses médicales dans le diagnostic et la prise en charge de cette maladie, en l’occurrence la détection d’un des facteurs de risque des complications thromboemboliques. 

Standardisation des pratiques

«Les taux élevés des D-dimères, supérieurs à 1500, avaient une corrélation directe avec la sévérité de la maladie, voire la mortalité. L’introduction des anticoagulants a permis de réduire la mortalité de manière significative chez les patients sous traitement. Elle est passée de 52 à 32%», a souligné le Pr Issam Frigaa, chef de service hémobiologie et transfusion sanguine au CHU Mustapha Bacha. 

Et d’ajouter : «Cette complication de la Covid-19 constitue un fardeau pour les laboratoires d’analyses.» Il appelle à la standardisation des pratiques et à la rationalisation des prescriptions, car nous avons assisté à une sur prescription pour les D-dimères. 

Le Pr Amar Tebaibia, chef de service de médecine interne à l’ EPH Birtraria, a mis l’accent sur les séquelles d’un Covid long. Il signale que pour poser le diagnostic d’un Covid long, il faut d’abord s’assurer que le patient a été effectivement infecté, en se basant sur les examens préalables, test PCR ou en effectuant une sérologie. «On ne peut parler de Covid long qu’un mois après l’infection avec persistance des symptômes, notamment la fatigue, problèmes respiratoires, signes neurologiques. Il est aussi important de prendre en compte les données biologiques, radiologiques, cliniques. 

Ce qui nécessiste donc une prise en charge multidisciplinaire», a-t-il indiqué. Le Pr Tebaibia a noté que 17% des patients avaient un diabète méconnu lors de la phase aiguë de la maladie. Une pathologie qui n’a pas encore livré tous ses secrets avec un virus dont les mutations ne cessent de se développer. 

Le Dr Salima Bouzghoub, chef de département virologie à l’Institut Pasteur d’Algérie, appelle à la vigilance et à la prudence. «Le SARs-coV-2, ce virus ARN est toujours là et il est imprévisible de part sa caractéristique d’hyper variabilité génétique», a-t-elle averti. Et d’expliquer que de part sa nature, «un nouveau variant peut apparaître n’importe où et à n’importe quel moment. 

La surveillance à l’IPA est toujours en cours». Interrogée sur le risque d’apparition de cas de Mokeypox (variole du singe) en Algérie, le Dr Bouzghoub affirme que l’Institut Pasteur a les moyens de diagnostiquer et confirmer cette maladie au cas où il y a une menace ou suspicion. 

Copyright 2024 . All Rights Reserved.