Beni Yadjis, Erraguene (Jijel) : Musée à ciel ouvert au cœur de Timezguida

31/07/2024 mis à jour: 23:30
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La journée du vendredi 26 janvier 2024 fut intense en émotions, travail physique et émerveillements. Et comment ne pas être comblé lorsque vous passer toute une journée dans la sublime forêt de Timezguida. Une forêt partagée par les wilayas de Jijel et de Mila.

Le groupe des randonneurs «Les cimes des Babors» a déjà organisé une randonnée pédestre depuis les hauteurs de Boudriaa Ben Yadjis dans la wilaya de Jijel vers le sommet Timezguida en passant par le lac des Serpents.
Boudriaa Ben Yadjis est une commune de la daïra de Djimla dans la wilaya de Jijel.
Le territoire de la commune de Boudriaa Ben Yadjis se situe au sud-ouest de la wilaya de Jijel, à la limite nord de la wilaya de Mila. Depuis le sommet Timezguida vous aurez droit à des vues imprenables surtout sur Erraguene et son beau barrage. Dès qu’on a postées à l’époque les photos, un débat a eu lieu et Lounis Chabane nous a proposés d’étaler la randonnée vers le village Grarta dans la commune d’Erraguene.

Beni Yadjis: Un musée à ciel ouvert au cœur de Timezguida

La localité des Beni Yadjis est située à une trentaine de kilomètres à vol d’oiseau de Jijel en direction du sud. Elle traîne sur le piémont nord de la montagne de Timezguida (1626 m) l’un des plus hauts sommets de la wilaya. Elle est séparée de Djimla, sa voisine à l’est, par l’oued El Askaf et trouve à sa gauche le territoire des Beni Foughal. Assise sous la «protection» du saint Sidi Mansour, dans la sépulture repose au sommet de la montagne éponyme (918 m) qui regarde le pays, un autre djebel, celui de Si Oussaf la domine avec ses 939 m de hauteur.

Hommage à Lounis Chabane

Lounis Chabane nous a fait aimer la wilaya de Jijel. C’est un véritable amoureux de cette wilaya. Il ne cesse de partager ses différentes sorties vers Jijel et il ne tarit pas d’éloges envers l’antique Kotama. On se disait à chaque fois, pourquoi Lounis aime Jijel à ce point ? Une question qui taraudait notre esprit jusqu’au jour dans lequel on a découvert les faces cachées de Jijel ! Jijel est une très belle wilaya méditerranéenne qui recèle aussi de plusieurs belles rivières, grottes, cascades, belles montagnes. On aime beaucoup la relation qu’ont les Jijiliens avec la mer.
On ait sur le point de passer à côté de toutes ces joies que Jijel nous procure depuis un moment. Finalement les préjugés peuvent vous faire perdre beaucoup de belles choses.
Lounis a réussi à déconstruire tous les préjugés dans lesquels on a été emprisonné depuis notre enfance. Merci Lounis et on a besoin d’autres Lounis, de plusieurs autres Lounis, pour déconstruire plusieurs autres préjugés qui rendent nos vies compliquées. La moralité, il ne faut pas détester comme ça parce que des mal intentionnés vous exigé de le faire. On doit s’aimer entre nous, on doit s’approcher l’un de l’autre, on doit construire des ponts pas des murs.

Nation is like a body (la nation comme le corps)

Aimer Jijel c’est aimer une partie de son corps pour ne pas dire tout son corps, aimer M’sila c’est aimer une autre partie de son corps, on dira la même chose pour Ouargla, Oran, Illizi, Tindouf et toutes les contrées du pays. Pour nous, chaque wilaya constitue un organe du corps. On va s’expliquer, par exemple, on va supposer que Jijel représente le nez, imaginez un instant que vous avez une douleur au niveau de votre nez et c’est tout votre corps qui sent votre douleur et vous allez dire sûrement on peut supporter toutes les douleurs à part celle du nez! On fera un autre exercice, Ouargla représente les oreilles ! Imaginez un instant que vous avez une douleur au niveau des oreilles, c’est tout votre corps qui sent cette douleur et vous allez dire sûrement on peut supporter toutes les douleurs à part celle des oreilles !C’est la même chose pour toutes les wilayas. Une nation doit être comme le corps, si un organe souffre c’est tout le corps qui sent cette souffrance. Si une région d’Algérie souffre c’est tout le pays qui doit souffrir.


Une philosophie simple mais ô combien salutaire ! On doit travailler dans ce sens ! Le sens de renforcer les liens entre les Algériens ! Notre groupe de randonneurs les cimes des Babors œuvre dans ce sillage et ne lésinera pas sur les efforts pour construire le maximum de ponts entre les Algériens. Quand on est bien soudés entre nous, les mauvais vents de la manipulation et de mauvaises intentions n’auront pas d’espace pour rentrer.


Jijel, une wilaya des Babors

«Notre groupe s’appelle ‘‘les Cimes des Babors’’ et c’est évident que Jijel qui est une wilaya de la majestueuse chaîne des Babors fait partie de nos priorités. On souhaite découvrir toutes les parcelles de notre cher pays, on souhaite toucher chaque pierre de notre cher pays mais il nous faut une éternité pour le faire puisque l’Algérie est vaste, diverse et belle .c’est pour cela qu’on a essayé de se concentrer sur la région des Babors, une région à découvrir par nos soins pour la faire découvrir aux autres ensuite. La chaîne montagneuse des Babors est partagée par 3 wilayas Sétif, Jijel et Béjaïa», nous a dit un membre de ce dynamique groupe de randonneurs

Revenant à notre randonnée du 26 janvier 2024

Comme on l’a signalé auparavant, l’idée de continuer l’escapade jusqu’au village Grarta est de Lounis Chabane, une idée qui est née y a quelques mois déjà, juste après notre sortie vers cette belle région du pays. De notre côté on a cherché sur les réseaux sociaux, pages de randonneurs et on a pas trouvé un groupe de randonneurs qui a terminé sa sortie à Grarta. Tous les groupes terminent leurs randonnées sur le sommet Timezguida pour faire sens inverse. Un circuit fermé d’une quinzaine de kilomètres qui est ainsi Boudria Ben Yadjis - lac des Serpents - sommet 

Timezguida - Boudriaa Ben Yadjis.


Le vendredi 26 janvier 2024, les 27 randonneurs qui ont pris part à cette escapade ont peut-être écrit l’histoire en étant probablement le premier groupe à faire ce circuit : Boudriaa Ben Yadjis - lac des Serpents - Sommet Timezguida - Grarta 

Concernant le tronçon Beni Yadjis-Sommet Timezguida, notre groupe l’a déjà effectué mais comme on dit les randonnées sont comme des matches de football, elles ne se ressemblent pas. Chaque randonnée à sa propre saveur et sa propre empreinte. On a bien aimé notre ballade de Béni Yadjis vers le sommet Timezguida avec une halte au niveau du lac des Serpents, on a pris le temps nécessaire pour apprécier ce joyau en plein forêt Timezguida.

 Plusieurs d’entre nous ont opté pour un tour du lac sur le dos des chevaux et plusieurs d’entre nous ont découvert les sensations de se mettre sur le dos d’un cheval pour la première fois !On a continué après notre chemin et cette fois-ci on eu droit à une montée un peu difficile vers le pic. On n’a pas vraiment senti la difficulté du parcours du moment qu’on marchait en plein magnifique forêt avec des pauses pour profiter des belles vues qu’on a au fur de notre montée.
 

La cerise sur le gâteau qui a fait énormément plaisir à plusieurs d’entre nous est le fait d’avoir trouvé un peu de neige, une neige récalcitrante qui refuse de fendre malgré cette chaleur élevée ces jours-ci. On a joué comme des gamins avec cette neige qui nous donnait comme impression qu’elle nous attendait. «Neige, neige,...» criaient les membres de notre groupe à la vue de cette neige qui attend juste notre venue pour nous donner toutes les joies. Plusieurs d’entre nous n’ont pas eu le privilège de jouer avec de la neige depuis plusieurs années déjà !
 

Pause déjeuner sur le sommet Timezguida

On a pris notre déjeuner sur le sommet Timezguida avec une vue 360 degrés sur plusieurs villages des wilayas de Jijel, Sétif et Béjaïa et aussi une superbe vue sur la Méditerranée et les barrages d’Erraguene et de Tabelout. Les principaux sommets de la chaîne des Babors étaient juste en face de nous. Les sommets Babor, Tababort, Takoucht, Sidi Abed, Sidi Djaber, Takintoucht forment une très belle carte postale qui nous a donné encore plus d’appétit.

Une pause culturelle sur le pic Timezguida

La musique comme les randonnées sont un appel à la vie. La fille de notre ami Abdennour , ibtissem nous a égayés par ses belles mélodies jouées à la flûte bien choisies pour la circonstance. L’une des choses qu’on regrette amèrement est le fait de pas jouer aucun instrument de musique ! Dommage vraiment ! on croit à la force de la musique et de l’ art en général. On ne se lassera pas à encourager les parents à inciter leurs enfants à s’adonner aux arts d’expression. L’art rapproche les humains. L’art est un langage universel qui parle directement aux cœurs. Bravo Ibtissem et bravo Abdennour pour ce que vous faites pour vos enfants ! Pour nos enfants ! Puisque vos enfants sont les nôtres aussi !

Barrage d’Erraguene

Le barrage d’Erraguene est un barrage de type multivoûtes, situé dans la wilaya de Jijel en Algérie. Il est construit entre 1955 et 1961, d’une hauteur de 83 m et d’une capacité de 220 millions m3.
Le barrage d’Erraguene a été conçu par l’ingénieur Eugène Freyssinet. Sa construction est attribuée à l’entreprise française Campenon Bernard. Les premiers travaux démarrent en 1955, le barrage a été terminé en 1961. Erraguène, l’un des plus beaux endroits à Jijel et en Algérie. Erraguène, une petite commune enserrée au cœur des Babors, dans la wilaya de Jijel, daïra de Ziama Mansouriah
 

Sommet Timezguida - Grarta La grande découverte du jour

Le tronçon Sommet Timezguida - Grarta était la grande découverte pour nous toutes et tous à l’exception de notre guide du jour Lounis Chabane notre groupe est mixte et on tâchera encore plus pour que la mixité soit parfaite au sein des randonneurs les cimes des Babors

Ce parcours est très beau mais difficile avec plusieurs crêtes à escalader, il nous rappelle le chemin des crêtes du Djurdjura du col Tirourda vers celui de Tizi N Kouilal avec une difficulté moindre quand même
On a sué pour terminer la randonnée, qu’il faut dire qu’il était musclée aussi.

A notre arrivée au niveau du village Grarta qui dépend de la commune d’Erraguene des citoyens du village se sont rapprochés de nous et ils nous ont donné plusieurs précieuses informations sur la région d’Erraguene.
La principale activité des villageois est l’élevage de bovins et ils nous ont signalé qu’ils font face à un terrible phénomène et qui est le vol de leur bétail, en d’autres termes le vol de leur unique entrée d’argent et voilà pour reprendre leurs dires pourquoi ils sont toujours vigilants et veulent savoir tout sur chaque personne qui pénètre dans la région.

 

De notre part, on a rien senti de cette vigilance, au contraire on a eu droit à un accueil triomphal.
La région d’Erraguene a payé une très lourde facture durant la décennie noire parce qu’elle est à la croisée de chemins entre 3 wilayas à savoir Jijel, Béjaïa et Sétif. 

Plusieurs de ses villages sont complètement vides de leurs habitants mais on a remarqué avec allégresse le retour progressif de la vie à Erraguene. Plusieurs de ses citoyens ont décidé d’y retourner. L’élevage de bovins est très répandu et c’était difficile pour notre fourgon de frayer le chemin de retour puisque il était contraint de circuler entre les vaches.

«Sommes-nous en Inde ?» a lancé un randonneur, une question qui résume tout. L’Algérie est un très beau pays. Plusieurs personnes ont participé pour la première fois de leur vie à une randonnée et elles ne s’arrêtaient pas de crier : «Finalement notre pays est beau !» «On a tout ça en Algérie ?!»

Ce genre de remarques nous donne le courage de continuer notre aventure dans le but de contribuer à inciter le maximum de nos concitoyens à la randonnée et aussi à la découverte de leur pays. Oui, on peut vivre heureux même très heureux en Algérie ! L’herbe est verte chez nous aussi.

Hommage aux leaders sociaux

On tient à rendre un vibrant hommage aux acteurs sociaux, qui donnent de leur temps, de leur énergie pour donner un visage reluisant de leur pays. Quoi faire en Algérie ? Les initiateurs du parapente, des randonnées, de la plongée sous-marine, treks, marathons... vous répondront. On peut faire tout en Algérie et ça suffit juste d’être un bon vivant.

l’Algérie doit aider les bons citoyens, ceux qui l’aiment sincèrement... Elle doit aussi les propulser pour en faire les ambassadeurs de l’Algérie de demain.

Par Hafit Zaouche , Auteur

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