Belaïd Lacarne n’est plus. Il s’est éteint hier aux aurores, chez lui à Sidi Bel Abbès. Il avait 84 ans (26 octobre 1940 - 15 octobre 2024). C’est une immense icône du football algérien qui est partie. Belaïd Lacarne a connu un destin extraordinaire que lui-même dans ses rêves les plus fous n’imaginait pas.
Enfant, il aimait le football et voulait faire une carrière de footballeur. Pendant la nuit coloniale, il taquinait le ballon sur les terrains vagues de la ville. Il a été vite remarqué par un entraîneur du Sporting Club, impressionné par son gabarit et ses qualités techniques.
Il a rapidement progressé et intégré l’équipe seniors alors qu’il était encore junior. Ensuite il a rejoint l’USMBA au sein de laquelle il était l’indéboulonnable arrière droit. Avec les bas en accordéon et sa grande carcasse, il impressionnait ses adversaires. Après quelques années comme joueur avec la naissante grande équipe de Bel Abbès (en Nationale 1), il a pris sa retraite de footballeur pour s’orienter vers l’arbitrage.
Ce choix, il ne le regretta jamais. Et comment ! Il a troqué les crampons contre le sifflet à un âge où les footballeurs pensent à la retraite. Lui, il a choisi de poursuivre son chemin dans le football autrement. D’arbitre wilaya, il est passé au grade d’arbitre fédéral avant d’atteindre le Graal. Arbitre international. Et c’était loin d’être fini. Il a arbitré en Coupe du monde Espagne 1982, sans oublier lors de grandes compétitions comme les Jeux olympiques et coupe d’Afrique.
En 1987, il est devenu président de la Fédération algérienne de football (FAF). Les instances internationales et continentales (FIFA - CAF) l’ont intégré dans leur organe (arbitrage). A ce niveau, il s’est distingué par ses compétences en matière de gestion et d’organisation. La FAF lui a confié la gestion de l’arbitrage. Elle ne l’a jamais regretté. Homme de principes, Hadj Belaïd a redonné à l’arbitrage ses lettres de noblesse avec la promotion de nombreux jeunes arbitres qui, par la suite, ont atteint les sommets en dirigeant des matchs en Coupe du monde (Djamel Haimoudi, Abdelhak Itchiali...).
Durant sa présence à la tête de l’arbitrage, il s’est entouré de lieutenants compétents (Yahia Bechirene, Berrahmoune, Bousnadji...). Belaïd Lacarne a tâté à l’écriture et produit deux livres sur le football (son histoire, celle de l’USMBA et sur l’arbitrage).
Grâce à son engagement, son intégrité et sa compétence il a gagné le respect et la reconnaissance de tous les acteurs de l’arbitrage. C’était un homme foncièrement bon et un dirigeant sportif sans pareil. Depuis hier, il repose au cimetière de la ville qu’il chérissait.
En cette pénible et dure épreuve, la rédaction sportive d’El Watan présente ses condoléances à la famille du défunt et prie Dieu le Tout-Puissant et Miséricordieux de l’accueillir en Son vaste paradis. A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.