Béjaïa : Résurgence de l’habit traditionnel à l’occasion de Yennayer

14/01/2023 mis à jour: 02:03
APS
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L’habit traditionnel féminin a fait florès à Béjaia à l’occasion de la célébration de Yennayer, le nouvel an amazigh, revêtu et porté comme jamais avec fierté par des milliers de femmes. Devant les écoles, sur les boulevards ou les places phares de la ville, les jeunes et moins jeunes ont décuplé de rivalité, offrant aux regards des tenues et costumes dont la confection et l’apparence laissent coi. Une parade populaire, spontanée, en somme, au cours de laquelle, au-delà des étoffes et tissus ou des couleurs arborées, chacune de celles qui les ont portés a fait un effort manifeste pour en démontrer l’élégance, le confort et la séduction. «La robe traditionnelle, thaqandourth, s’est habillée à la mode citadine», s’est réjouie Karima, cadre dans une entreprise publique, visiblement enjouée et heureuse de voir la mutation intervenue dans la tradition vestimentaire, qui désormais, dira-t-elle, a «allié l’ancien au moderne». Nacera, professeur de math à l’université de Béjaïa, a relevé qu’«il y a un regain d’intérêt pour la robe traditionnelle et une résurgence de l’habit traditionnel en général, de plus en plus associés à l’identité amazighe et à la fierté d’y appartenir». Elle a ajouté, toute fière de contempler sa fille adolescente dans sa robe kabyle noire et sa coiffe en serre-tête tissée à la main qui lui donne des allures d’une princesse des temps anciens : «Il lui manque juste le diadème pour qu’elle en est l’air», a-t-elle dit. L’universitaire a également rendu hommage aux jeunes stylistes de la région, «très inventifs et passionnés» et qui «installent une mode nationale et authentique», selon elle. Ces tenues très soignées se portent désormais non plus pour défiler mais pour sortir avec, en ville, au quotidien, étant conçues avec gout, lumière et confort. Elles allient l’élégance féminine aux exigences de la modernité. A l’évidence, cette démonstration du jour, pour laquelle un effort certain a été fait par de nombreuses jeunes femmes pour paraitre et affirmer leur attachement à leur culture amazighe, n’en a pas caché pour autant, l’authentique habit féminin, notamment la djebba avec la fouta ou thisfifine (sorte de ceinture ou obi qui sangle les robes), et le foulard (thimahremt), qui tiennent toujours le haut du pavé, est-il constaté. Que ce soit dans les foyers, étant portée en majorité par les femmes qui s’en réclament, ou dans les expositions et autres défilés, la robe kabyle traditionnelle «reste une attraction privilégiée et recherchée, ne souffrant nullement de la concurrence que lui livre la nouvelle panoplie d’habits aux lignes modernistes et dans le vent», de l’avis de la présidente de l’association des femmes rurales, Zahia Kacher, rencontrée à la maison de la culture.

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