Le répertoriage et la numérisation des manuscrits sont une «nécessité urgente pour les préserver en tant que trésors de par leurs valeurs archéologique et culturelle», ont souligné, hier à Batna, des spécialistes et des chercheurs universitaires.
Intervenant lors du premier colloque national intitulé «Les zaouïas et les manuscrits dans la wilaya de Batna vers des perspectives prometteuses», ouvert pour deux jours à la bibliothèque principale de lecture publique Mohamed Hamouda-Bensaï de Batna, les participants ont souligné que le répertoriage et la numérisation des manuscrits «permettent la préservation de copies numériques en cas de perte ou de détérioration de copies en papier, facilitant ainsi l’accès à leur contenu par les chercheurs».
«Le plus grand défi consiste aujourd’hui à collecter ces manuscrits, dont beaucoup sont détenus par des familles et des zaouias dans plusieurs régions du pays, et à les placer dans des endroits spécifiques où ils peuvent être préservés et bénéficier de conditions adéquates en matière de conservation», ont déclaré les conférenciers.
Lors de la première journée de ce colloque, organisé par la bibliothèque Mohamed Hamouda-Bensaï, en coordination avec le Laboratoire de recherche en patrimoine intellectuel et littéraire de l’université de Batna 1, il a été question de l’expérience du Laboratoire algérien des manuscrits en Afrique, de l’université d’Adrar, considéré comme un modèle dans ce domaine, où une équipe travaille à la collecte et à la numérisation d’environ 30 000 manuscrits.
Le président de l’Académie algérienne de la langue arabe, Cherif Meribai, a rappelé, à cette occasion, les efforts déployés par l’université d’Alger, «première université nationale à ouvrir un département de spécialisation (magister) dédié aux manuscrits», soutenue dans un deuxième temps par plusieurs laboratoires de recherche, qui ont contribué de manière significative à la formation de spécialistes dans ce domaine.
Le président du colloque, Abdelkrim Aoufi, a expliqué que la rencontre vise à mettre en lumière les manuscrits et leur valeur, relevant que les zaouïas en sont des «pépinières», notamment dans la wilaya de Batna. Il a également annoncé l’organisation, dans le cadre du colloque, d’un atelier de formation sur le répertoriage et la numérisation des manuscrits.