Bastion 23 : Un joyau architectural algérien classé patrimoine mondial

04/05/2023 mis à jour: 23:59
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Photo : D. R.

Le monument témoigne du progrès économique, social et urbain de la ville d’Alger depuis l’an 1600.

Le Bastion 23, joyau architectural algérien construit durant l’ère ottomane et classé patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1992, est inscrit au titre du patrimoine sauvegardé de La Casbah d’Alger et continue d’émerveiller les visiteurs et d’attirer les chercheurs intéressés par son histoire et son rôle dans la protection du pays, a affirmé, mardi, l’enseignante de l’Ecole nationale polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger, Malika Hocine.

Présentant les résultats de sa recherche sur «L’histoire du Bastion 23», lors d’une conférence organisée à l’occasion du Mois du patrimoine au Centre des arts et de la culture au Bastion 23, Mme Hocine a précisé que ce monument historique, classé patrimoine mondial, «est un joyau architectural algérien construit durant l’ère ottomane. Il a ses propres spécificités liées à la qualité de ses ksour et maisonnettes, et à son rôle dans la protection de la ville d’Alger».

Ce monument «témoigne du progrès économique, social et urbain de la ville d’Alger depuis l’an 1600», a-t-elle ajouté, précisant que ce progrès «s’est manifesté par l’édification de nombreux sites dans la Basse-Casbah, qui fait face à la mer, mais aussi à l’extérieur des remparts de la ville, à l’instar de la mosquée Djamaa El Djadid, de Dar Mustapha Pacha et bien d’autres ksour situés à l’extérieur de la ville».

Le sol plat de la partie inférieure de la ville a permis la construction de ces bâtisses exceptionnelles, en plus de la proximité du port pour l’acheminement des matières premières de construction. Ce monument historique, dit-elle, «est une agglomération à plusieurs rôles, notamment celui de la défense, eu égard au dépôt de munitions, il s’agit également d’un quartier de bourgeois au vu de la beauté de ses trois ksour (17-18-23), en plus des modestes demeures des pêcheurs, du mussala (salle de prière) et du hammam décoré de mosaïque romaine visible de l’extérieur».

Par ailleurs, le «Bastion 23» qui paraît aujourd’hui «en retrait» du tissu urbain de la ville, fut une partie d’une composition urbaine harmonieuse, n’étaient les changements qu’il subit après 1932, lorsque la France coloniale décida de diviser la ville d’Alger, de manière à faciliter le déplacement de son matériel militaire et imposer son hégémonie sur le pays, a-t-elle poursuivi.

Le «Bastion 23» a su résister à tous ces changements et fut classé, à maintes reprises, monument historique à partir de 1909 sous l’appellation «Maison Mauresque historique».

Après le recouvrement de la souveraineté nationale, l’Algérie a promulgué une loi le protégeant en tant que monument national en 1967, il a également été inclus parmi les monuments nationaux sauvegardés, puis classé dans le secteur sauvegardé de La Casbah d’Alger et enfin en 1992, patrimoine universel de l’humanité par l’Unesco.

Le palais des Raïs est connu aussi, par les Algérois, sous les désignations de qaâ Essour, Bordj Ezzoubia et Topanet des sept cavernes. Son squat, opéré par des indus occupants au lendemain de l’indépendance, a duré 24 ans avant que des architectes, soucieux de la défense de ce lustre antique, n’intercèdent en sa faveur auprès des pouvoirs publics sur la nécessité de préserver cette propriété nationale.

 

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