L’inscription de la Grande barrière de corail sur la liste du patrimoine mondial en péril s’éloigne pour l’Australie du fait d’investissements massifs annoncés par Canberra pour protéger cet écosystème unique, a-t-on appris lundi auprès de l’Unesco.
Dans un avis mis en ligne lundi, le Centre du patrimoine mondial, une branche de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), demande à l’Australie de lui soumettre avant le 1er février 2024 «un rapport d’avancement sur la mise en œuvre des engagements pris». «Les besoins urgents de conservation» de la Grande barrière de corail, menacée par le réchauffement climatique, «nécessitent une large mobilisation pour préserver sa valeur universelle exceptionnelle», estime le centre, qui, s’il mentionne son «inscription possible» sur la liste du patrimoine mondial en péril, ne la demande pas. En 2021, l’Unesco avait menacé de faire figurer la Grande Barrière de corail sur cette liste, s’attirant l’ire du précédent gouvernement australien qui l’avait décrite comme le «récif le mieux géré au monde».
Mais depuis le remplacement de Scott Morrison par le Premier ministre travailliste, Anthony Albanese, aux affaires depuis mai 2022, «un changement radical» est intervenu, avait constaté en juin dernier un cadre de l’Unesco. En mai, la ministre de l’Environnement, Tanya Plibersek, a ainsi annoncé un «investissement» de 4,4 milliards de dollars australiens (2,7 milliards d’euros) «pour assurer le futur de la Grande barrière».Parmi les mesures promises, la création de «zones sans pêche» sur un tiers du site d’ici à 2025, une réduction «considérable» des rejets de polluants des agriculteurs et des industriels ou encore la baisse des émissions de CO2 du pays, un des pires émetteurs d’émissions polluantes par habitant.
«Au regard de l’ensemble de ces mesures», qui «peuvent significativement changer la donne pour protéger la Grande barrière de corail», «les experts ont décidé de ne pas recommander l’inscription sur la liste en péril » et «proposent à la place un accompagnement renforcé» marqué par «un nouveau point d’étape dans six mois», expliquait lundi un autre diplomate onusien à l’AFP. Cet avis est pour l’instant indicatif.
Le Comité du patrimoine mondial, qui regroupe les Etats membres, prendra une décision définitive lors de sa réunion du 10 au 25 septembre à Ryad. La Grande barrière de Corail, qui abrite quelque 1500 espèces de poissons et 4000 types de mollusques, subit un «blanchiment» dû au réchauffement de la température de la mer.