Aux États-Unis, premier feu vert à un vaccin pour abeilles

11/01/2023 mis à jour: 12:24
AFP
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Une petite décennie : c’est le temps qu’il aura fallu entre l’intuition de jeunes chercheuses et la mise sur le marché, cette semaine, aux États-Unis, du premier vaccin pour abeilles.

L’administration fédérale a donné, mardi 3 janvier, son feu vert au Paenibacillus larvae bacterin, un traitement contre la loque américaine, la plus dévastatrice des maladies de l’abeille. Une autorisation provisoire, justifiée par l’urgence : en 2019, les apiculteurs américains ont perdu 40s% de leurs ruches.

Si le vaccin est produit par Dalan Animal Health, une start-up d’Athens, en Georgie (sud), l’invention vient de Finlande. En 2014, Dalial Freitak, spécialiste des insectes à l’université d’Helsinki, observe que des papillons gobant certaines bactéries transmettent une immunité à leur progéniture. Sa collègue Heli Salmela travaille sur les abeilles mellifères et une protéine en particulier, la vitellogénine… qui s’avère être le transmetteur. De leur association naît le premier vaccin, quasiment au point dès 2018 : une version inactivée de Paenibacillus larvae posée sur un morceau de sucre…

Une révolution : on croyait auparavant impossible de vacciner l’abeille en l’absence d’anticorps. Et surtout un espoir, alors que tout autour du globe les populations d’hyménoptères – qui assurent 90 % de la pollinisation des principales cultures – sont en voie d’effondrement. Si nous pouvons sauver ne serait-ce qu’une petite partie de la population d’abeilles avec cette invention, nous avons fait notre bonne action et sauvé un peu le monde​, déclarait alors Dalial Freitak, cofondatrice depuis de Dalan, avec une équipe de scientifiques et financiers austro-américains.

Aujourd’hui, le vaccin est porté par une gelée royale destinée aux reines de colonies. L’espoir est qu’il supplante des traitements antibiotiques à l’efficacité limitée​, souligne Tauzer Apiares, administrateur de l’Association des apiculteurs de Californie. Et qu’il rende les abeilles plus fortes pour résister aux autres facteurs de leur déclin, qu’il s’agisse de virus, de pesticides ou des atteintes à l’environnement.

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