Le procès à Vienne contre l'ancien agent autrichien Egisto Ott et le député d'extrême droite Hans-Jörg Jenewein marque un tournant dans une affaire d'espionnage d'envergure impliquant des soupçons de liens avec la Russie.
Ott est accusé d'avoir transmis à Jenewein, ancien élu du parti FPÖ, des informations sensibles, y compris les noms de collègues agents des services de renseignement européens et d'agents sous couverture. Ces actes auraient compromis la sécurité nationale autrichienne et menacé des opérations futures de renseignement.
Le contexte politique rend cette affaire encore plus complexe. Le FPÖ, parti d'extrême droite ayant des liens présumés avec Moscou, a gagné les élections législatives autrichiennes en septembre, mais peine à former un gouvernement en raison de l'isolement par les autres partis, qui craignent notamment son rapprochement avec la Russie. Cette proximité avait déjà conduit, entre 2017 et 2019, certains services de renseignement occidentaux à réduire leurs échanges avec l'Autriche, alors que le FPÖ contrôlait le ministère de l'Intérieur.
Les accusations contre Ott comprennent également des activités présumées pour le compte de Jan Marsalek, ancien cadre de Wirecard recherché en Allemagne suite à la faillite frauduleuse de cette entreprise. Ott, qui nie les accusations, pourrait écoper de jusqu'à trois ans de prison pour violation du secret professionnel.
Ces développements soulignent l’impact des tensions géopolitiques et des alliances politiques internes sur la sécurité et la diplomatie autrichiennes.