Australie occidentale : La nouvelle loi de protection des sites aborigènes abrogée

09/08/2023 mis à jour: 23:36
AFP
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Selon le chef du gouvernement, la nouvelle loi s’est avérée trop complexe et fort peu consensuelle

L’Etat d’Australie occidentale a annoncé hier qu’une loi entrée en vigueur, début juillet pour protéger les sites aborigènes, serait abrogée, car elle s’avère trop complexe à appliquer et source de divisions.
 

Le texte avait été voté à la suite d’une enquête parlementaire stigmatisant le géant minier Rio Tinto, qui avait dynamité la grotte de Juukan Gorge, considéré comme sacrée par les peuples Puutu Kunti Kurrama et Pinikura (PKKP), afin de prolonger l’exploitation d’un gisement de fer.

La grotte contenait certains des artefacts les plus anciens du pays. Le Français Jean-Sébastien Jacques, patron de Rio Tinto, et deux hauts dirigeants avaient démissionné, tandis que la communauté aborigène avait appelé à une «remise à plat» de l’exploitation minière. «La tragédie de la gorge de Juukan était un embarras» au retentissement mondial, mais la réponse des autorités n’a «pas été la bonne», a reconnu Roger Cook, nouveau Premier ministre de centre-gauche de l’Australie-Occidentale, le chef du gouvernement du plus vaste des Etats australiens. 

Selon lui, la nouvelle loi s’est avérée trop complexe et fort peu consensuelle. «Nous sommes allés trop loin, causant involontairement du stress, de la confusion et de la division» dans la communauté nationale australienne, a-t-il reconnu.

Deux mois après avoir prêté serment après la démission de son prédécesseur, M. Cook a déclaré qu’il était «évident» que des changements étaient nécessaires. «Les règlements compliqués, le fardeau imposé aux propriétaires fonciers et la mauvaise mise en œuvres des nouvelles lois ont été inapplicables pour tous les membres de notre collectivité», a-t-il encore reconnu, s’en disant «désolé».  

Le gouvernement de cet Etat riche en ressources naturelles a annoncé un projet de loi rétablissant la législation précédente, en vigueur pendant 50 ans. Le futur texte fera cependant obligation aux propriétaires fonciers d’informer le gouvernement de tout ce qui peut concerner les sites aborigènes, mais ils ne seront pas tenus de mener eux-mêmes une étude d’impact sur le patrimoine. 

 Ce sera à l’Etat australien d’étudier, au cours de la prochaine décennie, les zones «hautement prioritaires» encore inexplorées, avec le consentement des propriétaires fonciers. 

Le gouvernement n’avait pas trouvé le bon équilibre, ce qu’il a fait «n’a pas fonctionné. Il est essentiel que nous gérions le patrimoine culturel avec bon sens, afin de pouvoir avancer ensemble en tant que communauté», a encore concédé M. Cook. 

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