L'Assemblée nationale du Venezuela, dominée par le pouvoir de Nicolás Maduro, a interrompu ses vacances pour voter une série de lois controversées, perçues par l'opposition comme liberticides.
Ces lois incluent des mesures pour réguler les réseaux sociaux, punir le «fascisme», et contrôler les ONG. Le président de l'Assemblée, Jorge Rodriguez, a justifié ces lois comme nécessaires pour défendre la population contre la haine, un terme souvent utilisé par le gouvernement pour désigner l'opposition.
La légitimité de l'élection présidentielle du 2 août, où Nicolás Maduro a été réélu avec 52% des voix selon le Conseil national électoral (CNE), est contestée par l'opposition. Celle-ci revendique la victoire de son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, avec 67% des voix, et accuse le gouvernement d'avoir inventé un piratage informatique pour ne pas publier les résultats détaillés. L'annonce de la réélection de Maduro a déclenché des manifestations violentes, causant 25 morts et des milliers d'arrestations.
Le gouvernement vénézuélien cherche également à limiter le rôle des ONG en les obligeant à s'enregistrer localement et à déclarer leurs sources de financement, sous peine de lourdes amendes. Cette loi, selon une mission de l'ONU, vise à restreindre le droit d'association. Par ailleurs, l'Assemblée nationale travaille sur une loi contre l'incitation à la haine sur les réseaux sociaux, qui pourrait être utilisée pour censurer les opposants.
Nicolás Maduro a appelé à une répression sévère contre les leaders de l'opposition, accusés de crimes de haine, et a promis une «main de fer» pour faire face à la violence. Une loi contre le «fascisme» est également en préparation, visant à interdire les partis politiques et à sanctionner les organisations qui, selon le gouvernement, incitent au fascisme. Toutefois, cette définition du fascisme est largement critiquée pour son ambiguïté et son utilisation potentielle contre toute forme d'opposition.