Au Royaume-Uni, le chef du Labour veut tourner la page du «fléau» de l'antisémitisme

15/02/2023 mis à jour: 06:11
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Le chef du parti travailliste britannique Keir Starmer a répété mercredi sa volonté de tourner la page du «fléau» de l'antisémitisme, sommant ses détracteurs de prendre la porte du Labour désormais en position de force pour revenir au pouvoir.

«L'antisémitisme est un fléau et aucun parti politique qui le nourrit ne mérite d'être au pouvoir», a dénoncé mercredi Keir Starmer lors d'une conférence de presse, se félicitant d'un «moment important» en la matière avec la reconnaissance de progrès par une commission indépendante.

Incidents à répétition

«Aujourd'hui, au nom de tout le parti travailliste, je présente mes excuses», a-t-il ajouté. «Ceux qui cherchent à blâmer les autres ou à minimiser ce qui s'est passé dans notre parti font eux-mêmes partie du problème».

Le parti travailliste a été secoué ces dernières années par des incidents à répétition liés à l'antisémitisme. En 2020, le Comité pour l'égalité et les droits humains (EHRC) avait conclu à des défaillances «inexcusables» résultant d'un «manque de volonté de s'attaquer à l'antisémitisme». À l’époque, Jeremy Corbyn, qui a été chef du Labour entre 2015 et 2020, avait été suspendu du parti pour avoir mis en doute certaines des conclusions du rapport.

Interrogé au sujet de Jeremy Corbyn, Keir Starmer a assuré que son prédécesseur «ne sera pas candidat pour le parti travailliste lors des prochaines élections générales». «Le parti travailliste est méconnaissable par rapport à 2019 et ne reviendra jamais en arrière», a-t-il assuré. «Il ne sera plus jamais un parti capturé par des intérêts personnels. Il ne perdra plus jamais de vue son objectif ou sa morale. Et il ne sera plus jamais mis à genoux par le racisme ou la bigoterie». Si Jeremy Corbyn décide de se présenter comme député indépendant, il pourrait être un redoutable concurrent au Labour dans sa circonscription du nord de Londres où il reste largement soutenu.

Pour Keir Starmer, le Labour «n'aura aucune patience ni tolérance» face à l'antisémitisme. «Je ne considère pas l'annonce d'aujourd'hui comme la fin de la route. Je la vois comme un signe que nous allons dans la bonne direction.» «Et s'il y a quelqu'un dans le parti travailliste qui n'aime pas ce changement, alors mon message pour lui est très clair ce matin : la porte est ouverte et vous pouvez partir».

Sous Keir Starmer, le parti s'est largement recentré, provoquant le mécontentement de l'aile gauche. Il est désormais à moins de deux ans des prochaines législatives largement en tête dans les sondages face au parti conservateur du premier ministre Rishi Sunak.

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