Au lendemain des émeutes à Dublin : Le gouvernement irlandais dénonce des violences qui «font honte» au pays

25/11/2023 mis à jour: 00:11
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L’indignation n’a pas cessé hier en Irlande après les émeutes de la veille à Dublin, dont les auteurs, proches de l’extrême droite selon les autorités, «font honte à l’Irlande», selon son Premier ministre, Leo Varadkar, cité par l’AFP.
 

Pendant plusieurs heures jeudi soir, environ 500 émeutiers, selon le gouvernement, ont incendié des véhicules, pillé et saccagé des commerces et affronté la police, dans un quartier du centre de Dublin où vit notamment une population immigrée. 

Ces violences ont éclaté après qu’un homme armé d’un couteau ait agressé plusieurs personnes en début d’après-midi près d’une école à Dublin, faisant cinq blessés, dont une institutrice et trois enfants. Une petite fille de cinq ans reste «dans un état critique», tandis que l’institutrice est «dans un état grave», selon la police. L’agresseur a été arrêté sur place, notamment grâce à l’intervention d’un livreur. 

Les heurts qui ont suivi ont rapidement été imputés à l’extrême droite par les forces de l’ordre, qui ont mis en cause des rumeurs propagées sur les réseaux sociaux sur les origines de l’attaquant, dans un contexte de montée d’un discours anti-immigration dans le pays.
 

Selon le quotidien Irish Times, il s’agirait d’un homme ayant été naturalisé et qui vivait dans le pays depuis 20 ans. 
La police a simplement dit qu’il était âgé d’une cinquantaine d’années, et au vu des premiers éléments de l’enquête, a exclu un motif terroriste. Les émeutiers «affirment défendre les ressortissants irlandais», mais «ils font honte à Dublin, honte à l’Irlande, honte à leurs familles et à eux-mêmes», a fustigé hier matin le Premier ministre, Leo Varadkar. 

Il a également indiqué que «rien n’est écarté» quant aux motivations de l’auteur de l’attaque au couteau.
Un peu plus tôt, le responsable de la police irlandaise, le commissaire Drew Harris, a pointé un «élément de radicalisation» parmi les auteurs des troubles. «Des groupes d’extrême droite ont exacerbé la situation», notamment sur les réseaux sociaux, a-t-il ajouté. La police irlandaise a annoncé avoir arrêté 34 personnes à ce stade. 

Onze voitures de police ont été incendiées, ainsi qu’un bus à deux étages et des policiers ont été visés par des jets de projectiles. «Ce à quoi nous avons assisté hier soir était une extraordinaire explosion de violence (...) avec des scènes que nous n’avions pas vues depuis des décennies», a observé D. Harris, affirmant redouter de nouvelles violences. 

Un discours anti-immigration de certaines figures de l’extrême droite s’est largement développé ces dernières années en Irlande, avivé notamment par la crise du logement. L’extrême droite dénonce l’augmentation du nombre de réfugiés en Irlande, et plusieurs manifestations ont eu lieu dans le pays contre des projets d’hébergement pour demandeurs d’asile. Lors des violences de jeudi soir, certains émeutiers ont brandi des pancartes «Irish Lives Matter» (Les vies irlandaises comptent) et des drapeaux irlandais. 

Un discours aussi relayé par la star irlandaise du MMA, Conor McGregor, suivie par des millions de personnes sur les réseaux sociaux. «Nous ne perdrons pas davantage de nos femmes et de nos enfants par (l’action de) personnes malades et tordues qui ne devraient même pas être en Irlande pour commencer. 

Appelez ça comme vous voulez. Nous nous en fichons», a-t-il affirmé sur X (ex-Twitter). «Je pense que certaines personnes ont avec certitude manipulé les événements de l’attaque contre les enfants très rapidement, pour organiser ce qui s’est passé la nuit dernière», a estimé hier le vice-Premier ministre, Micheal Martin, lors d’un point de presse. Il a affirmé que l’homme qui s’est interposé lors de l’agression de l’institutrice et des enfants poignardés est «un livreur Deliveroo brésilien». 

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