Des dizaines d’adolescentes kosovares ont suivi un challenge TikTok. Même si l’application assure ne pas faire la promotion de l’automutilation ou du suicide, la justice du pays a ouvert une enquête.
Cette affaire d'automutilation de jeunes adolescentes au Kosovo, motivée par un challenge TikTok, a provoqué un profond choc à Gjakova, où des dizaines d'élèves se sont infligé des blessures pour participer à ce défi. La situation a mis en lumière l'impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes, suscitant une vive inquiétude au sein de la communauté éducative, des parents et des autorités locales.
Eranda Kumnova-Baci, inspectrice scolaire à Gjakova, a été alertée par une mère qui a découvert que sa fille et ses camarades de classe s'étaient mutilées dans le cadre de ce challenge. Après une enquête, les responsables scolaires ont recensé 22 cas d'automutilation parmi les adolescentes de la ville, dont certains remontent à janvier. Les examens médicaux ont révélé des blessures profondes, certaines adolescentes ayant des dizaines de coupures sur leur corps, soulignant la gravité du phénomène.
La popularité de TikTok, avec ses challenges qui incitent les utilisateurs à imiter des actions, est pointée du doigt. Officiellement, la plateforme interdit les contenus qui encouragent l'automutilation, mais les critiques estiment que l'exposition des jeunes à de tels défis reste un problème majeur. La santé mentale des adolescents, déjà mise à mal par les réseaux sociaux, en est davantage affectée, alimentant les problèmes d'estime de soi, de harcèlement, et d'addiction.
Les parents et les professionnels de la santé, comme la psychologue Mirevete Aziri, estiment que l'accès incontrôlé aux réseaux sociaux joue un rôle crucial dans ces comportements dangereux. Plusieurs initiatives ont été lancées pour sensibiliser les élèves aux risques, tandis que la justice kosovare a ouvert une enquête, donnant à la police le pouvoir de faire la lumière sur cette affaire.
Cette situation rejoint les préoccupations globales exprimées par des autorités, comme le médecin-chef américain Vivek Murthy, qui a qualifié la santé mentale des jeunes de «crise nationale», en grande partie attribuée à l'usage des réseaux sociaux. Ce cas met en avant l’urgence de protéger les jeunes face aux influences négatives de ces plateformes et de mettre en place des garde-fous plus efficaces pour prévenir de tels drames.