Mercredi, lors d’un briefing du Conseil de sécurité sur le thème de «pérenniser le respect des engagements relatifs aux femmes, à la paix et à la sécurité dans le contexte de l’accélération du retrait des missions de paix», la délégation russe n’a pas trouvé mieux que de relancer la polémique autour de Imane Khelif.
Cette intervention a suscité une réaction, heureusement, rapide du responsable de la Mission permanente de l’Algérie auprès des Nations unies, Toufik Koudri. Exerçant son droit de réponse, il a affirmé que «la courageuse boxeuse, Mlle Imane Khelif est née de sexe féminin, a vécu son enfance en tant que jeune fille et pratiqué le sport en tant que femme à part entière». «Il n’y a aucun doute à ce sujet, à l’exception de ceux qui servent un agenda politique dont nous ignorons les desseins», a-t-il enchaîné. Et d’ajouter : «Je me contente de renvoyer tout un chacun au CIO (Comité olympique international) qui, dans son témoignage, a manifestement battu en brèche tous les sceptiques à propos de notre courageuse héroïne, petite-fille des femmes algériennes libres.»
Cette polémique a été enclenchée, d’abord, par l’Association internationale de boxe (IBA), présidée par le Russe Umar Kremlev. Ayant privé la boxeuse algérienne du Championnat du monde en 2023, l’IBA a tout fait, allant même jusqu’à improviser une conférence de presse à Paris, pour tenter de la disqualifier des JO. Sur un autre plan, les mercenaires de Wagner sont présents dans la région du Sahel et en Libye, cela ne fait que nuire à l’Algérie, même si l’objectif «est de frapper les intérêts français en Afrique». Au Mali, le putschiste Assimi Goita a tout simplement réduit à néant plusieurs années d’efforts de l’Algérie pour résoudre la crise politique dans son pays. Il a, non seulement, enterré l’Accord d’Alger de 2015, mais il a engagé une guerre à proximité des frontières sud de notre pays. Un même scénario se prépare aussi au Niger, dont les militaires au pouvoir ont envoyé plusieurs messages inamicaux à l’Algérie, notamment après avoir refusé l’initiative algérienne pour résoudre la crise née suite au coup d’Etat contre le président Mohamed Bazoum.
Ces agissements freinent encore les efforts de la diplomatie algérienne en Libye. Alors que le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a présenté mardi dernier la vision de l’Algérie pour sortir ce pays voisin d’un conflit interminable, le maréchal Haftar met en branle ses forces pour tenter de prendre le contrôle du sud-ouest du pays et accaparer de nouvelles zones stratégiques gérées actuellement par les autorités de Tripoli. L’objectif est de faire échouer une nouvelle fois l’initiative algérienne et de l’ONU qui permettrait à la Libye de retrouver sa stabilité.