Trois policiers et un garde-frontière paramilitaire ont été tués au cours d’une attaque menée par des talibans du Pakistan sur un poste de contrôle dans la province du Balouchistan (sud-ouest) hier, a indiqué de source officielle.
Une douzaine de talibans ont attaqué ce poste de contrôle dans le district de Zhob, provoquant une bataille qui a duré deux heures. «Trois policiers et un garde-frontière ont été tués, ainsi qu’un homme soupçonné d’être un des attaquants», a déclaré le commissaire de Zhob, Saeed Umrani, selon des propos recueillis par l’AFP.
L’attaque a été par la suite revendiquée par le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), le mouvement des talibans pakistanais, qui a identifié l’homme tué comme effectivement l’un des attaquants, tué par la police.
Apparu au Pakistan en 2007, le TTP est un mouvement distinct de celui des talibans d’Afghanistan, mais ils partagent une idéologie similaire.
Il est accusé d’être responsable de centaines d’attaques au Pakistan,dont le massacre, en 2014, de près de 150 enfants dans une école militaire de la ville de Peshawar, dans le nord-ouest du pays. Islamabad est passé à l’offensive, en 2015 contre le groupe et reprend le contrôle des zones tribales, surtout à la frontière afghane. De nombreux membres du TTP ont alors fui, notamment dans ce pays voisin.
Les attaques au Pakistan ont augmenté depuis la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, et depuis que le cessez-le-feu longtemps en vigueur entre le TPP et le gouvernement pakistanais a pris fin en novembre dernier. Les attaques ont lieu principalement dans les régions voisines de l’Afghanistan, et Islamabad estime que les groupes du TTP trouvent refuge dans ce pays.
En janvier, un homme, lié au TTP selon les autorités, a fait exploser la bombe qu’il portait sur lui dans une mosquée à l›intérieur d›une base de la police à Peshawar (nord-est), tuant plus de 80 policiers. Le 6 février, cinq membres des forces pakistanaises ont été tués par des tirs venus d’Afghanistan, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, à la frontière entre les deux pays. L’attaque est revendiquée par le TTP.
Outre l’Afghanistan, à sa frontière ouest, le Pakistan possède trois autres voisins : l’Iran au Sud-Ouest, la Chine au Nord, et son rival l’Inde à l’Est.
Le 12 novembre 1893, l’émir d’Afghanistan, Abdur Rahman Khan, et le diplomate britannique sir Mortimer Durand signent un accord sur le tracé d’une frontière pour séparer l’Inde britannique de son voisin. Cet accord engage les deux parties à ne pas exercer d’interférence au-delà de ladite limite de démarcation. Cette «ligne Durand» de 2670 km sépare jusque-là l’Afghanistan et le Pakistan, qui l’a héritée en 1947 après la partition des Indes. Elle demeure une source de conflit entre les deux pays.
Les différents gouvernements afghans qui se sont succédé à ce jour, ne reconnaissent pas cette ligne qu’ils considèrent comme bordure d’un empire colonial. Lorsque le Pakistan a obtenu son indépendance en 1947, l’Afghanistan a été le seul pays membre de l’Onu à voter contre sa reconnaissance, en bonne partie du fait du refus de Kaboul de reconnaître la ligne Durand. En 1949, une Loya Jirga («grand conseil»), institution traditionnelle afghane, rejette officiellement la légitimité de la ligne Durand