Un atelier symposium dédié à la toponymie officielle s’est tenu, dernièrement, au Cercle national de l’Armée de Béni Messous (Alger) dans le cadre du programme des festivités nationales du Nouvel an amazigh 2974, placé sous le haut patronage du président de la République, Abbdelmadjid Tebboune, et organisé par le Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), selon un communiqué du HCA.
Cette rencontre a regroupé des enseignants-chercheurs représentant la société algérienne savante d’onomastique issus de plusieurs wilayas et autres experts issus de spécialités disciplinaires (linguistique, géographie, anthropologie, littérature, archéologie...), est-il précisé. La même source explique que la toponymie, dans sa définition générale la plus usuelle, cible l’étude des noms de lieux dans ses catégories (noms des lieux, de relief, de cours d’eau, de tribus, de rues, d’habitations...) et est le reflet authentique historique de la société qui l’a produite, ayant un double caractère : patrimonial identitaire et fonctionnel à portée éminemment institutionnelle.
Dans ce sens, le HCA indique que cet atelier a pour objectif la constitution progressive d’une série de banques de données onomastiques algériennes (noms propres algériens) dans son segment officiel. L’objectif stratégique est de mettre en place un outil à la fois de description de l’environnement toponymique national officiel et un instrument de gestion institutionnelle (critères normatifs).
Elle répondra à des impératifs de gouvernance économique, communicative, politique, culturelle, sécuritaire, juridique, sociale, souligne la même source. Les noms de lieux officiels (dépassant les 20 000 dénominations) ont pour la majorité plusieurs réalisations graphiques, que ce soit dans les documents cartographiques, les annuaires téléphoniques, les carrefours de l’information routière ou même dans les atlas géographiques. Il s’agit de mettre en place notamment un inventaire systématique de la toponymie algérienne répartie à travers tout le territoire national à partir d’un fichier toponymique, en fonction des différents composés d’un toponyme (génériques et spécifiques) qui sont variables d’une région à une autre.
Le travail descriptif permettra de réaliser, sur une programmation pluriannuelle, une base de données multifactorielles à mettre à la disposition des institutions nationales permettant l’identification et le repérage de tout lieu en toute rapidité et sécurité, en dépit de la multiplication des écritures (version papier et numérique), une plate-forme numérique à la disposition aussi bien des institutions que du grand public (référence nationale officielle de la nomenclature algérienne des noms de lieux). Il s’agit aussi de réaliser une cartographie nationale de la toponymie algérienne (noms les plus fréquents, domaines sémantiques, souche linguistique, la fréquence d’emploi des toponymes les plus récurrents, les formes homonymiques les plus représentatives), de même qu’une analyse systématique des pratiques d’écriture (transcriptions graphiques) des noms propres algériens.
La contribution à l’élaboration d’une politique nationale de normalisation des noms de lieux en Algérie et à la mise en place d’un système de transcription/translittération des noms propres algériens de lieux figure aussi parmi les suggestions de l’atelier, affirme le communiqué du HCA.