La prévention contre le cancer colorectal doit être axée sur le dépistage précoce permettant une meilleure prise en charge du malade, ont souligné des spécialistes lors d’une rencontre sur cette pathologie organisée dans la wilaya de Aïn Defla.
Les professeurs et médecins spécialistes, qui ont participé à la journée de formation et de sensibilisation sur le cancer colorectal, organisée par l’association El Fedjr d’aides aux malades cancéreux, à la bibliothèque principale de lecture publique Hamdane Hadjadji, ont mis l’accent sur l’importance du diagnostic précoce qui permet de «réduire l’incidence de ce cancer à un stade avancé».
Le chirurgien Pr Ferhat Zeboudj a déploré, dans une déclaration à la presse, que des cas de cancer à un stade avancé sont encore détectés. Il a insisté sur l’importance de réaliser des diagnostics pour qu’en cas de découverte de la pathologie, elle sera à son début, ce qui permettra de mieux la traiter et d’en diminuer l’incidence.
Il a souligné que le dépistage précoce du cancer colorectal «devrait être l’une des priorités de la santé publique pour les années à venir en Algérie», mettant, également, l’accent sur l’organisation du processus clinique du malade cancéreux dont la prise en charge doit se faire dans une réunion pluridisciplinaire.
Ainsi, Pr Zeboudj a insisté sur le rôle du médecin généraliste qui est le «pivot» dans toutes les politiques de dépistage et de prévention, indiquant que l’«on ne peut faire de politique de santé publique sans son adhésion».
Dans le même sillage, Dr Nasreddine Rahem, spécialiste en gastro-entérologie à Khemis Miliana, a mis l’accent sur le rôle du médecin généraliste qui «oriente le malade vers un médecin spécialiste au moindre doute», car, dit-il, il est la «cheville ouvrière» dans la lutte contre ce cancer.
Pr Abdelghafour Laddada, de l’établissement public hospitalier (EPH) de Thénia à Boumerdès, a noté, pour sa part, que la lutte contre de cancer doit passer par une prévention «primaire» qui consiste à opter pour un régime alimentaire sain, et une prévention «secondaire» qui se traduit par la détection de la maladie à un stade où «on peut agir avec le moindre coût et apporter le plus de bénéfice au patient».
Il a ajouté que les pouvoirs publics «devraient agir pour vulgariser des différentes techniques du dépistage précoce du cancer colorectal», affirmant que cela permettra de «réduire la charge financière assurée par les pouvoirs publics et d’avoir un bon résultat sur le patient».
Cette rencontre de formation et de sensibilisation a été «bénéfique» pour le personnel soignant, qui en a profité pour échanger des idées sur le cancer et l’amélioration de la prise en charge des malades, a observé Pr Laddada. Plusieurs communications ont été présentées lors de cette rencontre sur le cancer colorectal par des professeurs et des médecins spécialistes venus des hôpitaux de plusieurs wilayas.