Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) se dit ouvert à toute «expertise» extérieure, notamment belge et sud-africaine, dans l’enquête sur l’assassinat d’un opposant, qui a ajouté à la tension politique à quelques mois des élections, a indiqué hier une source officielle, citée par l’AFP.
Durant le Conseil des ministres de vendredi, le président Félix Tshisekedi a fait observer une minute de silence et condamné «le crime odieux qui a ôté la vie» à Chérubin Okende, dont le corps criblé de balles a été découvert dans sa voiture jeudi à Kinshasa. «J’appelle (...) la justice, dans son impartialité et son indépendance, à faire toute la lumière sur cette ignoble affaire», a déclaré le chef de l’Etat, selon le compte-rendu du Conseil lu par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.
Dans cet ordre d’idées, «la ministre de la Justice a été chargée de prendre contact avec les autorités belges, dont le Premier ministre a dit au président de la République la disponibilité de son pays à s’associer à l’enquête diligentée». Des «experts sud-africains pourront aussi être associés», ajoute le texte. «Le gouvernement demeure ouvert à toute expertise, aussi bien nationale qu’internationale, qui permettra de faire toute la lumière» sur la mort de l’opposant, affirme le compte-rendu.
Chérubin Okende, 61 ans, a démissionné de son poste de ministre des Transports en décembre dernier, en même temps que deux autres ministres proches de l’opposant Moïse Katumbi. Celui-ci venait alors d’annoncer sa candidature à la présidentielle de décembre prochain et le retrait de son parti, Ensemble pour la République, de la coalition au pouvoir. «Nous voulons que toute la vérité soit faite», a de son côté déclaré un porte-parole d’Ensemble, Olivier Kamitatu. «Nous en appelons à la Monusco» (la Mission de l’ONU en RDC), aux Etats-Unis, à l’Union européenne à «tous les partenaires qui disposent d’une expertise technologique, humaine, matérielle, pour identifier comment se sont déroulées les dernières heures de la vie de Chérubin», a-t-il ajouté dans une vidéo diffusée notamment par son parti.
Un haut responsable de la justice congolaise a annoncé jeudi qu’un «premier suspect» a été interpellé. Une deuxième personne serait également entendue par les enquêteurs.
La présidentielle est prévue le 20 décembre, couplée à l’élection des députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers communaux. Félix Tshisekedi, président depuis janvier 2019, est candidat à sa réélection. A ce jour, plus d’une dizaine d’opposants ont annoncé leur intention de se présenter face à lui. Les principaux, dont Moïse Katumbi, considèrent que les instances électorales sont à la solde du pouvoir et préparent des élections frauduleuses.